Sur la platine – the hives – the death of randy fitzsimmons

Publié le 11 octobre 2023 par Unis Son @unissonmag

Après une décennie sans nouvel album studio, mais sans pour autant disparaitre complètement, The Hives a marqué un retour fracassant avec The Death of Randy Fitzsimmons. On parle donc de ce nouvel album dans notre review étendue.

Cette fois, on s’est aussi fait plaisir avec non pas une, mais trois éditions du vinyle. Pour être sûr d’en prendre aussi plein les yeux. Blood Records nous sort un élégant noir et blanc dans l’esthétique du groupe, limité à 1000 copies. La version Spotify Europe se pare de rose et bleu du plus bel effet qui contraste parfaitement avec le monochrome du groupe et le violet de la pochette. Et puis il y a la version qui brille dans le noir – rappel direct à leurs costumes de scène pour cette tournée. C’est simple, c’est fun, c’est zombiesque. Que nous faut-il de plus ? Le son.

En à peine plus de trente minutes, les Suédois rappellent que le punk, le garage, le blues, et surtout le rock ne sont pas morts. Contrairement à leur mystérieux compositeur de légende, Randy Fitzsimmons. D’après leurs dires, l’homme derrière leurs plus grands titres comme Walk Idiot, Walk, Hate to Say I Told You So, Tick Tick Boom et le reste, aurait disparu.

Ce qui reste derrière lui, de simples démos format cassettes éparpillées un peu partout. Le groupe a dû creuser pour les retrouver. Et pour rendre hommage à Randy, c’est évidemment en noir et blanc qu’ils enregistrèrent – c’est, a peu de choses prêts, exactement ce qu’il s’est passé. L’album étant produit par Patrick Berger, connu pour son travail varié avec Charlie XCX, Lana Del Rey et Refused, on se demande ce qu’ils nous réservent. Spoiler : c’est bien.

Le résultat est là. Dévoilé au monde le 11 aout 2023, c’est un album dont l’énergie dépasse largement l’entendement. Tout ce que le groupe fait en live, ils nous le proposent ici dans une version studio brute, fraiche et vive en couleurs… monochromatiques. L’introduction de Bogus Operandi fait froid dans le dos… et puis ça part dans tous les sens. Et c’est le digne successeur de Come On, sur Lex Hives, un titre d’ouverture parfait en studio comme en live.

Loin de se calmer, The Hives enchaine avec le très fun Trap Door Solution, dans lequel on entend alors Howlin’ Pelle Almquist s’éclater la voix en écho à leurs débuts. Petit voyage dans le temps de courte durée, car Countdown to Shutdown nous renvoi dans le présent. Est-ce là une mise en garde, un ras-le-bol, les deux ? C’est surtout un excellent moyen de se faire retourner la tête. Le titre est phénoménal.

Rigor Mortis Radio revient sur le thème principal, et relativement morbide, de l’album – mais loin de pleurer à chaude larme le regretté Randy, on est envouté autant par le chant que par la batterie de Chris Dangerous et la basse de The Johan and Only, qui marque ici son début studio avec le groupe. Encore une fois, The Hives prouvent que la simplicité est suffisante.

Pour Stick Up, c’est plus grandiose, et plus classique dans sa construction. L’ambiance, elle, fait penser à un club clandestin pendant la prohibition. De plus, Smoke and Mirrors garde quelque chose de similaire, un petit je-ne-sais-quoi de vintage. Il est probable que Randy est rendu visite à Chuck Berry…

La sobriété de la production de Crash Into The Weekend est toute relative. Le chaos des guitares de Vigilante Carlstroem et Nicholaus Arson vient vite contraster le rythme précis des claps qui ouvrent le titre. Et puis arrive un titre dont les débuts en live remontent un peu maintenant. Two Times of Trouble est toujours aussi efficace, étoffé de quelques arrangements bien sentis, et de son solo incroyable. Déjà un classique en vrai.

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The Way The Story Goes se pare de ce petit côté vintage déjà mentionné plus haut, grâce à un peu de saturation et de profondeur de champ – et de chant. Et peut-être d’un peu de magie. Mais cette formule, ils la laissent de côté pour le titre suivant, The Bomb. Stupidement génial dans ses paroles avec peu de verbes et beaucoup de doubles négations, c’est un titre fait pour le live et pour les showmens qu’ils sont. Dessus, pogos, slams et autres hurlements sont à prévoir.

What Did I Ever Do To You? arrive ensuite comme une grande surprise après cet hymne punk. C’est moins dans leur style habituel, mais les rugissements de la guitare comme un orage rappelle leur force de frappe. Et bien sûr, c’est avec un autre morceau chaotique qu’ils finissent : Step Out of the Way.

Après tout ça, la platine va avoir du mal à s’en remettre. Cet album est, au-delà de la fin possible de Randy, une renaissance pour le groupe qui recréer sa dynamique avec ce qu’ils savent faire de mieux en termes de son. Explosif, punk, direct et droit au but.

Et si Randy n’est vraiment plus de ce monde, son génie subsiste ici dans un rendu garage qui dépote et obsède. Espérons que le compositeur ait laissé des caisses pleines d’autres pépites… ou que le groupe décidera de continuer dans un chaos total, mais productif. Bref, on attend la suite.


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: L. Fochesato – albums chez Blood Records, Spotify, The Hives – Disques Hives

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