Back to the Water Below de Royal Blood est clairement dans la même veine que son prédécesseur. La question se pose : les Britanniques ont-ils su exploiter le filon de Typhoons ? C’est leur production, leur façon de nous prendre dans leurs filets. Peut-être le plus doux de leurs opus à ce jour, il n’en demeure pas moins mordant.
Car plus doux ne veut pas dire beaucoup plus délicat, rassurons-nous. La basse est toujours extraordinairement rugueuse et la batterie profonde. Et puis, tous les titres ne sont pas si tendres.
Mountains At Midnight est le genre d’intro qu’on attendait du duo. Infernal, précis et saturé, le groupe va dans les hauteurs du genre, à nous en faire tourner la tête. Le frisson est réel quand la voix de Kerr s’envole. Il y a de l’audace et ce premier titre n’est, bien sûr, qu’une mise en bouche.
Blessé, mais pas abattu, Kerr semble pris entre une bataille introspective et un rock lascif puissant et instinctif. Ce contraste se mélange et donne naissance à de grands titres comme Shiner In The Dark et Back To The Water Below. La méduse dorée qui représente l’opus est enchanteresse, sirène métamorphosée et métaphorique de ses addictions et vices ? Peut-être.
The Firing Line porte quelque chose d’onirique, de routinier, comme des sables mouvants qui bloquent dans une série de mauvaises habitudes réconfortantes et pourtant sources d’angoisse. Le piano ici apporte une dimension douce à son ambiance presque cauchemardesque sur la fin du morceau, avant de repartir dans sa boucle infinie d’habitude.
Tell Me When It’s Too Late ressemble davantage à une conversation honnête entre deux personnes qui se connaissent sur le bout des doigts. Il y a une forme de colère dans la basse autant que dans la batterie qui viennent se clasher sur le refrain, là où on trouve une nuance harmonieuse sur les couplets.
Et puis arrive Triggers qui peut trouver sa résonance chez beaucoup d’auditeurs. Un riff ravageur d’entrée de jeu, Kerr et Thatcher deviennent hypnotiseurs ensuite et nous emportent avec eux dans une spirale infernale qui résonne comme tous leurs précédents opus : fort.
Les abysses flirtent de nouveau avec le groupe sur How Many More Times, où résonnent les thèmes de l’échec, l’attente, la frustration et la peur de se laisser emporter par les eaux sombres et mystérieuses qui entourent le solitaire à la dérive. Sur High Waters, ce solitaire semblait accepter ces eaux, mais pas sans donner quelques coups de pieds, de rage ou de courage. Le son éclate autant que la fierté.
There Goes My Cool emporte le solitaire dans les fonds marins… et Waves est une demande de ne pas le laisser s’étouffer là. Musicalement, on plonge aussi, achevant cette descente tumultueuse par lequel le groupe nous fait passer. Des éclats plus électro sur l’album ajoutent des morceaux de verres à l’eau. Ça coupe fort.
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Après le vent, c’est donc l’eau que le groupe de Brighton aura choisi pour cet opus. Élément capricieux, c’est aussi un élément que l’air viendra tourmenter. Pourtant, l’approche est différente. Loin de couler et de se laisser avoir, le groupe danse avec l’élément, parfois dans le même sens, parfois à contre-courant, tout ça jusqu’à se laisser prendre par le calme de ses profondeurs. Et c’est pour ça que cet opus est plus doux. Restons réaliste, le chaos n’est pas si loin. Pour la production, Royal Blood se fait confiance sur Back to The Water Below et la recette fonctionne. On la garde et le tout sonne honnête.
Pour notre édition vinyle, c’est le Zoetrope de Blood Records qui nous a fait de l’œil. Hypnotique comme leur narration, l’objet est d’un détail incroyable – chaque méduse rappelle le choc électrique que le groupe est capable d’envoyer dans ses titres. Du plus fort au plus calme.
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