C’est le 30 mai dernier, au Southbank Centre, que nous découvrons enfin l’aventure symphonique autours de la franchise Assassin’s Creed. Une plongée émotionnelle dans les mondes de chaque jeu à travers image et musique. Live Report.
Dans cette salle moderne, l’écran au-dessus de l’orchestre diffuse une animation qui capte l’œil parfaitement dans l’esthétique de la franchise star d’Ubisoft. Ces jeux vidéo ont une importance immense pour moi ; c’est simple, j’ai joué à tous les jeux. Tous et en entier. C’est donc avec une autre approche en tête que j’aborde le concert, comparé à Elden Ring quelques semaines plus tôt.
AU PROGRAMME
Créé à l’occasion du 15ème anniversaire de la série, ce concert a eu sa première mondiale à Paris en octobre 2022. À Londres, et avec l’ajout de Mirage au programme, c’est en présence de certains compositeurs dans la salle que le London Contemporary Orchestra et le Kingdom Choir est mené par Adrián Ronda Sampayo – spécialiste du genre, découvert sur Elden Ring. Les compositeurs sont une confrérie, une guide à part, et on y retrouve Sarah Schachner, Jesper Kyd, Lorne Bafle, Mike Georgiades, Brian Tyler, Brendan Angelides, Einar Selvik, Elitsa Alexandrova, Chris Tilton, The Flight, Ryan Amon, et Austin Wintory.
Pour Assassin’s Creed, impossible de faire tout un jeu pour cette aventure symphonique. D’abord parce qu’un jeu seul va bien au-delà des trois heures, alors quand c’est toute la franchise qu’il faut traverser… des centaines et des centaines d’heures. Alors comment faire ? Ubisoft à décider de donner sa section à chaque jeu, de façon assez égale en termes de temps, et d’en jouer les titres les plus importants.
LE VOYAGE
Le concert s’ouvre avec le nouveau titre Assassin’s Creed Symphonic Adventure, créé pour l’occasion par Jesper Kyd, un des compositeurs légendaires de la saga. Puis, le concert est découpé en deux actes, chacun en deux parties. L’idée est de traverser le temps de manière chronologique, en commençant par la Grèce antique avec Odyssey, et en terminant avec Syndicate, en plein Londres Victorien.
Après le teaser du prochain jeu de la saga (Shadows, à venir le 15 novembre), les acteurs Abubakar Salim et Alix Wilton Regan, respectivement Bayek et Aya du jeu Origins, introduisent la soirée. Souriants et chaleureux, ils reviendront même pour quelques lignes de dialogue en live sur la section du jeu. Un moment particulièrement émouvant pour certains, simplement intrigant pour les autres.
LE LIEN ÉMOTIONEL
La majorité du public connait la saga. Et particulièrement les deux premiers – mettant en scène Altaïr et Ezio Auditore. Si certain.es étaient encore un peu dissipé.es jusque-là (on aurait voulu un peu moins de mouvement dans la salle), ces sections attirent l’œil et l’attention de tout le monde. Parce que c’est la nostalgie des débuts. Et que le titre Ezio’s Family est joué. Il est particulièrement fort et associé, depuis sa création, à la saga.
D’Odyssey à Origins à Mirage (dernier en date) à Valhalla, le temps du passé avance en même temps que la quête de la partie moderne du jeu – souvent oubliée, ici remise en avant comme lien de connexion entre les jeux. Quand arrivent Altaïr et Ezio, c’est la deuxième partie de l’acte 1, la quête de la vérité. Alors pourquoi sont-ils les deux protagonistes qui captivent le plus l’audience ?
Altaïr parce qu’il est le premier arrivé, le premier jeu au concept novateur à sa sortie – autant par son histoire que son gameplay. Et Ezio parce que c’est le seul à être le protagoniste de non pas un, mais trois jeux – II, Brotherhood et Revelations. L’avoir joué de sa naissance à sa mort, avoir vu et vécu toutes ses mésaventures et quêtes… ça rapproche et implique le joueur comme aucun film et aucun des autres jeux de cette sage n’a su le faire. L’orchestre gonfle les notes, les images enchainent sur les moments les plus importants de sa vie. Alors forcément, c’est le meilleur moment pour marquer une pause. Il y aura-t-il une autre section aussi forte ? Rien n’est moins sûr.
DEUXIÈME ACTE
Pour le deuxième acte, direction les Amériques avec Black Flag, III et le moins connu Rogue. La dernière partie sera donc faite de Unity, autour de la Révolution française, et Syndicate, le plus moderne de tous. C’est aussi le moment où la production nous fait le plus rire. Si Black Flag est aussi apprécié que l’histoire d’Ezio pour sa dimension épique et sa dynamique navale, III surprend par sa force en live – plus prenante encore qu’en jeu. Et Rogue fait le lien entre l’Amérique et la France, dans un montage simple, mais efficace des cinématiques. Les jeux se lient avec intelligence et le montage visuel est clair.
Bien sûr, c’est encore plus fait pour les initiés, car les histoires sont largement résumées dans les grandes lignes. Mais le spectacle reste incroyablement fluide et immersif. Ici, peu d’images viennent de capture du jeu – il y en a quelques-unes, mais bien moins que pour Elden Ring. Beaucoup d’images viennent aussi des bandes-annonces – toujours impeccablement léchées – et entre parfois en vive contraste avec les graphismes du jeu. Il y a un écart net entre Mirage qui précède le premier jeu avec Altaïr – et cela ne fait que relever les questions d’un potentiel remaster pour ce dernier – qui serait largement mérité d’ailleurs.
Pour moi, cette aventure symphonique Assassin’s Creed est une réussite, surtout en considérant les contraintes de temps et les choix énormes qu’implique une production pareille. Les plus belles images, les moments les plus emblématiques sont là. Il y a de la place pour compléter, mais cela en vaut-il la peine ? Après tout, la majorité des joueurs aiment certains titres en particulier. Le silence dans la salle sur certaines parties, on l’a évoqué, est parlant… Et comme pour le confirmer, pour le rappel, l’orchestre repend Ezio’s Family…
Et sans images, l’émotion est tout aussi forte. Un titre que les joueurs aiment et adorent, qui est la fondation de la suite de la saga se trouve là. Et c’est, sans aucun doute, une porte d’entrée incroyable, unique et puissante vers la musique classique pour les joueurs pas encore adeptes. Sons et lumières, cinématiques et musiques lives sont parfaitement synchronisés. Une expérience qui pourrait être encore plus immersive… mais est déjà proche de la perfection.
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: ASSASSIN’S CREED SYMPHONIC ADVENTURE
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