Pour son sixième album LOST CORNER, Kenshi Yonezu, un des musiciens les plus talentueux de sa génération, est prêt à conquérir le monde. Review.

LOST CORNER – KENSHI YONEZU

En ouvrant son nouvel album, LOST CORNER, avec deux gros bangers, Kenshi Yonezu cache en fait assez bien son jeu. L’artiste japonais est phénoménal, pleins de surprises, et multifacette. Chaque chanson à un univers fort, que ce soit dans le chaos et l’énergie comme dans la douceur, la mélancolie, la tendresse, le romantisme. Le savant fait ses mélanges, on les déguste avec plaisir. Mais il faut admettre que RED OUT est une sacrée introduction avec son côté dystopique, ses textures, la force de sa basse et la passion dans la voix de Yonezu. C’est déjà plutôt catchy et KICK BACK explose ensuite avec le panache et l’énergie infectieuse qui en a fait un immanquable dès l’automne 2022.

Voilà sa seule collaboration de l’album, Margherita avec AiNA THE END (マルゲリータ + アイナ・ジ・エンド). C’est aussi le premier virage électro-pop de l’album. La saturation fait place à des effets plus vaporeux. POP SONG suit dans la même veine et porte bien son nom. Utilisé pour une campagne PlayStation, le titre est incroyablement pétillant avec ce qu’il faut d’insolence dans son attitude. Arrive Shinigami (死神), un autre banger absolu pour moi grâce au retour des guitares. La progression est top, c’est entêtant, mystérieux, les lignes de basses sont captivantes, et ça explose au refrain. Un sans-faute !

À partir de là, LOST CORNER laisse Kenshi Yonezu montrer son côté romantique. Pop aussi, bien sûr, et toujours aussi facile à retenir, Every Day (毎日) se joint à la fête en ramenant une dose de légèreté colorée. LADY vient ensuite, avec une humeur similaire, très tête dans les nuages et cœur ouvert. Difficile de ne pas tomber sous le charme ! Il glisse sur l’onirique Daydream (ゆめうつつ) et des accents carrément R’n’B, très polis et doux, avant de revenir sur des rythmes plus scintillants avec Sayonara (さよーならまたいつか!).

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Stop Look Both Ways (とまれみよ) retourne l’atmosphère. Il fait plus sombre. Ici, un riff qui rajoute de la profondeur, là, une émotion qui fait trembler la voix, et ici un flow superbe sur une production nette. LENS FLARE suit la même logique. C’est Moongazing (月を見ていた) qui casse le rythme grâce à son refrain absolument épique et son ambiance solennelle, tendre et pourtant passionnée. Épiques aussi, M87 (M八七) et le romantique Pale Blue jouent un peu plus avec l’orchestre alors que JUNK (がらくた) laisse revenir de beaux riffs et belles lignes de basses. Kenshi Yonezu mue encore, étonne et émeut avec ceux-là.

Il poursuit sa quête du son en proposant YELLOW GHOST qui figure facilement parmi ses titres les plus électro et les plus expérimentaux. Ce titre lumineux va de pair avec le plus sobre POST HUMAN. Un nouveau virage s’opère, et il est serré, avec la suite. Spinning Globe (地球儀), bande-son du dernier Miyazaki en date, Le Garçon et le Héron, apparait comme un mirage et frappe en plein cœur de sa tendresse, sa nostalgie et sa pureté.

Mais cette pureté ne signe pas la fin de l’album. L’énergie solaire de Kenshi Yonezu ne saurait rester contenue trop longtemps et il le montre avec le titre LOST CORNER. Enfin, l’album s’achève avec la berceuse d’un autre monde OHAYO (おはよう). Pour encore plus de tendresse étonnante. Éblouissant, Kenshi Yonezu aura façonné LOST CORNER sur plus de quatre ans, les premiers singles ravissant déjà le public en 2021. Forts en genres et styles, ce qui fait le noyau de l’album, c’est bien la passion et l’amour qui anime la star japonaise. De ses vingt titres, je retiens sa versatilité. C’est son principal atout et ce qui fait de lui un artiste hors normes.

En écoute : RED OUT

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:  KENSHI YONEZU

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