Très rares sont les chansons enregistrées en live qui ont eu un succès planétaire. Pourtant c'est bien le cas de cette chanson signée Vincent Ford, un pote d'enfance de Bob Marley et ici son prête-nom, paru en 1974 sur l'album Natty Dread . Mais la popularité du titre ne survient qu'un an plus tard lors de sa sortie en single extrait du disque Live ! enregistré au Lyceum à Londres avec une version rallongée et particulièrement pêchue qui va définitivement déniaiser le public anglo-saxon jusque là totalement hermétique aux rythmes de la Jamaïque.
No Woman No Cry témoigne avec nostalgie de l'époque où Bob Marley et Rita, sa future femme, commençaient à se fréquenter et vivaient des moments paisibles et simples avec quelques amis dans le ghetto de Trenchtown, au sud de Kingston.
Coté anecdote : No Woman No Cry est créditée au nom de Vincent Ford, un ami de Bob Marley qui l'a aidé lorsqu'il était très pauvre et qui dirigeait une soupe populaire à Trenchtown. Mais Bob Marley lui même a avoué qu'il en était le véritable auteur. Ford aurait été crédité pour qu'il puisse assurer la survie de sa soupe populaire et ainsi continuer à nourrir la jeunesse pauvre et désœuvrée du ghetto. Une autre version veut qu'il ait crédité son ami d'enfance afin de ne pas verser de droits d'auteur à Danny Sims, propriétaire de Cayman Music avec qui il avait signé un contrat en 1968.
Gilberto Gil & Stephen Marley - Bob Marley & the Wailers - No Woman No Cry - Cover
Bonus du samedi : Exit le ghetto et une certaine revendication sociale, place à une chanson d'amour où le narrateur, employé sur une plateforme pétrolière s'adresse à sa copine, demeurée elle en Angleterre. Une sympathique bluette avec son étrange intro à l'orgue, très Bach, qui malgré tout est resté largement dans l'ombre.