Kenshi yonezu sur grand écran: une leçon

Publié le 16 octobre 2024 par Unis Son @unissonmag

Pour découvrir Kenshi Yonezu en live, nous n’avons pas encore eu d’autre choix que de le voir en concert filmé Fantasy. Retour sur une séance de cinéma unique.

Disponible sur DVD et Blu-ray de la version collector de Lost Corner, le concert dont nous allons parler a été filmé le 2 juillet 2023 à Yokohama. Le dernier concert d’une belle tournée au Japon se voit immortalisé ainsi et proposer au plus grand nombre via ce format. C’est accessible, si on a la chance de pouvoir mettre la main dessus. Mais, et comme pour mieux connecter avec l’expérience du live, le concert a été diffusé au cinéma à travers le monde. C’est donc le 24 septembre que Los Angeles, Londres et Paris ont pu découvrir la fin de cette tournée.

Avec Fantasy, Kenshi Yonezu semble avoir deux facettes qui se connectent, se répondent et passent de l’une à l’autre assez naturellement. D’abord, et parce que c’est comme ça qu’il ouvre ce concert, l’électrique, pop-rock vibrant, coloré et saturé, allant jusqu’aux plus gros des bangers. Ensuite, l’orchestral, l’émotionnel, tendre, délicat et précis comme une dentelle de classique. Et les deux se connectent sans accro, créant alors le contraste profond de son œuvre.

Campanella et Stray Sheep tous les deux extraits de son précédent album, Stray Sheep, sont de bons exemples de cette connexion. Ils sont suivis de Kanden, un vrai bop ultra-coloré. Sur celui-ci, on découvre les danseurs qui accompagnent la star Japonaise sur scène. La salle de cinéma, plutôt petite, mais correctement remplie, vibre ensemble dans le plus grand calme. C’est la partie la plus étrange de l’expérience, mais n’empêche pas l’immersion.

En parlant d’immersion, la réalisation de Daisuke Shimada est sublime et certaines images en deviennent inoubliables. Les écrans derrière et au-dessus du groupe se découpent avec une grande précision et font apparaitre des taches de couleurs, des étoiles, des diamants, des mondes qui agrandissent chacun des titres. Pour Machi, c’est assez irréel à quel point c’est intime. Décadent et sensuel avec Décolleté, puis d’une tendresse incomparable avec Yasashii Hito, Lemon et M87, Kenshi Yonezu semble faire transférer chaque monde de son être aux LED l’entourant. Pop ou orchestral, tout semble organique.

ÉLECTRIQUE ÉMOTION

Avec LOSER, ça s’agite. L’électricité est de retour et c’est peut-être un des moments les plus satisfaisants et frustrant à la fois. C’est incroyablement bien filmé et on vibre, mais l’envie d’être dans la salle et de chanter à tue-tête est aussi incroyablement forte. C’est suivi de Nighthawks puis de l’excellent Himawari. Juste après Go Go Yuureisen arrive KICK BACK. Avec lui les danseurs bien sûr, mais aussi le reste du décor. Car l’écran immense derrière eux s’ouvre et se tourne pour laisser apparaitre une structure métallique praticable et utilisée par les artistes. Le changement s’est fait naturellement et avec la réalisation, la surprise est immense. Le son est explosif et tout ce à quoi je m’attendais pour ce titre.

Ce qui surprend aussi, c’est l’enchainement avec Moongazing, beaucoup plus doux et féérique. Mais encore une fois, cela semble plus que naturel grâce à la voix de Yonezu et à la réalisation de Shimada. Ce titre, lié à Final Fantasy 16, est suivi du tout aussi délicat Uchiage Hanabi et de Haiiro To Ao. Il passe ensuite sur le nostalgique Kaiju No March qui réveille les années 80 et 90 avant de finir le set classique avec le prenant Uma To Shika.

UNE LEÇON DE MISE EN SCÈNE

Pour le rappel Kenshi Yonezu invoque tous les mondes des Studios Ghibli mais en particulier celui du Garçon et le Héron. Spinning Globe, son thème, démarre et se révèle une forêt et un lac. Ce moment émotionnel est suivi par une énorme fête et c’est avec ça qu’il terminera vraiment ce concert. Pop Song, Flamingo et Shunrai mettent clairement le feu et invoquent les roses les plus flash, les jaunes les plus chauds, les bleus les plus profonds, et une sacrée attitude. Enfin, pour le tout dernier titre, Kenshi Yonezu se montre romantique avec le superbe LADY.

Le tout est toujours incroyablement bien présenté, entre les effets de fumée et ceux de lumières. La découpe des images fascine et rend certains passages presque intimistes. Notamment sur ces titres plus lents, qu’ils soient doux ou épiques. Les danseurs sont une sacrée plus-value et créent, grâce à leurs techniques impeccables, des tableaux et des images poignants. Pour Fantasy, Kenshi Yonezu est parfaitement entouré pour montrer ce dont il est capable. Si vous pouvez le voir, voyez-le, c’est un film sublime. Mais sachez que voir autant d’énergie et une fantastique complicité avec ses musiciens ça ne donne qu’une envie : le voir vraiment en live.

Ça tombe bien, Kenshi Yonezu passera, pour la première fois, à Londres et Paris en 2025. On y va ? Évidemment !


SPOTIFY – INSTAGRAM – GROOVER – SUBMITHUB – MUSOSOUP
KENSHI YONEZU 2023 TOUR / FANTASY
CURIEUX ? JETEZ UN ŒIL À LA DISCOVERY ROAD !

L’article KENSHI YONEZU SUR GRAND ÉCRAN: UNE LEÇON est apparu en premier sur Unis Son.