La relève du garage rock britannique, Wunderdhorse, s’est illustré dans une belle palette d’émotions le 10 octobre à la Brixton Academy. Retour sur le live.
L’atmosphère électrique et impatiente se propage vite dans la queue. Mais le public n’est pas beaucoup plus calme dans la salle, seulement plus serein. Pour le concert de Wunderhorse à la Brixton Academy, l’air est plein d’une sorte de nostalgie nouvelle. Les années 2000 planent dans la salle sans pour autant s’écraser et s’installer trop longtemps. C’est le genre de mood qu’on capte facilement à l’écoute du groupe.
Avant qu’ils ne montrent sur scène, c’est à HighSchool de faire ses preuves. Dans l’Academy, le parallèle fait sourire. Si leur premier titre, Only a Dream, est prometteur, le deuxième, August 19, semble déjà répétitif. Les voix sont bien moins justes et l’ajout d’une voix féminine ne s’entend pas. Elle est au milieu de la ligne, mais ne chante que très tard et, comme le reste du groupe, tout est assez statique. Les mains dans le dos pour chanter, ça n’aide pas.
Alors musicalement, c’est assez calme dans le rythme, un peu à vif dans le cœur, mais peut-être un peu trop doux pour les textures qu’ils veulent pousser. Mauvais jour pour le groupe ou simplement pas ma came, je ne suis pas plus conquise que ça. Il faut attendre Jerry, au milieu du court set, pour un son plus entêtant, très pop 80s avec une grande dose de mélancolie. La nostalgie brille dans leurs notes, mais le groupe semble encore chercher leurs voix — littéralement, car leur chanteur devrait chanter plus haut qu’il ne le fait actuellement. Leur reprise de My Pal, de God, le prouve aussi. Elle sortait du lot pour son énergie et finit donc leur set en chauffant la salle comme il se doit.
Entre les années 80 et 2000, il y a, bien sûr, les années 90. Et c’est toute cette essence grunge romantique que Wunderhorse met en avant dans sa musique et sa mise en scène à Brixton. Quoique sommaire, elle apporte quelques éléments intéressants, mais pas exploitées à leur plus haut potentiel. Le cœur du show, c’est la musique, ça se sent malgré l’effort du logo suspendu devant une toile blanche. La lumière va du bleu au rose au vert tout en gardant de beaux éclats blancs pour apporter du contraste. C’est parfois ce qui manque un peu, du contraste, notamment sur le fond de scène ou les ombres se dessinent, mais ne sont pas toujours définies.
Niveau son, c’est brut de décoffrage, écorché vif et Jacob Slater se laisse complètement porter. Les titres Midas, Leader of the Pack et Rain sont les plus marquants du set pour moi justement avec cette énergie pure jus, quasiment sans artifices et faits de fortes textures et d’émotions. Mais Emily, Purple, ou encore Silver, marquent par leurs rythmes plus doux. Les textures restent fortes et saturées, mais la voix se laisse être douce et posée. C’est vulnérable et sobre, autant qu’honnête et déchiré.
S’il y a peu d’interaction entre le groupe et le public, c’est que tout passe par cette vulnérabilité. Et c’est pour ça qu’autant se retrouve à hurler les paroles, jucher sur les épaules de leur pote, et ce malgré la sécurité qui veut les faire redescendre. L’image est toujours belle mais semble plus spéciale cette fois.
L’atmosphère est belle, dans le moment, comme le démontre One for the Pigeons, inattendue sur la setlist mais utilisé pour combler un problème technique, ou Superman et son intro hypnotique. Pour le rappel, c’est Teal et July qui confirment l’essai.
Bref, si ce n’était pas mon coup de cœur scénique de l’année, parce que j’aurais voulu plus d’interactions et de contraste, Wunderhorse a su se montrer passionné à Brixton. Au moins assez pour piquer ma curiosité et pour les recommander aux amateurs de rock, garage ou non d’ailleurs. Gardez l’œil pour leurs prochaines dates !
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