Flash: khyoot – jawhar

Humainement spirituel, Jawhar dévoile son nouvel album Khyoot demain. Review d’un opus cousu de fils d’or, d’invisible et de tendre.

KHYOOT – JAWHAR

Il y a certains albums folks qui me laissent sans voix. C’est le cas du nouvel album de Jawhar, Khyoot où l’artiste belgo-tunisien explore ses connections aux mondes. Ceux-là sont externes, internes, spirituels… et tous sont connectés par ces fils – khyoot en arabe – invisibles et pourtant capables de tisser d’incroyables liens. Jawhar en tisse un sublime avec Aza qui chante avec lui sur chacun des titres. La collaboration est née naturellement et l’harmonie de leurs voix élève vraiment l’ensemble de l’album. Tout est plus divin, plus doux, plus touchant, plus profond. L’association de l’humain et de l’ange, les deux interchangeant les rôles sur la même ligne, la même note parfois, illumine alors l’invisible et la connexion à l’art, à la nature, au monde qui est au cœur de cet opus.

Jawhar et Aza chantent ensemble la légèreté adolescente (Asfour), les peines et l’angoisse (Chochreet), l’image qu’on a de soi (Howwa) et notre raison d’être (Dhwe Dhwet). Mais ils chantent aussi l’image que l’on a des autres, et surtout de « l’arabe » (Leghreed), touchant à ce combat politique pour l’acceptation de tou.te.s sans a priori. Mais le combat est rude (Sayyed Errouh) et mène à l’errance, parfois artistique aussi, et à la fatigue, parfois bénéfique (Msefer) jusqu’à la réconciliation et à la sécurité (Habbeet, Keysefer Fina). Un moment à apprécier seul.e, ou seuls ensemble (Wejjebni).

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Bien sûr tout y est très personnel, et ce n’est pas pour rien. Mais cet opus, chanté entièrement en arabe, est aussi fait pour le personnel, même différent, de chaque auditeur.ice. Parce que les fils de Jawhar sont liés aux nôtres. Il devient très simple dès le premier titre, Khyoot, jusqu’au dernier, Malyoon Mhabes, de s’y connecter. Suivre le fil de l’histoire, celui de la logique, de la nature, devient complètement naturel entre ces deux morceaux. Les atmosphères de son folk tendre passent de lumineux à plus sombre, d’onirique à introspectif, de doux à anxieux avec aisance. Ça me transporte, et ce n’est pas pour rien que Khyoot de Jawhar est un coup de cœur pour moi.

En écoute : Asfour

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:  JAWHAR – THOMAS FRETEUR

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