Seulement quelques jours avant de débuter leur tournée en Europe et Royaume-Uni, HotWax a accepté d’échanger avec moi à propos de leur album Hot Shock. Interview.
Unis Son : Félicitations pour Hot Shock ! Avec cet album, vous avez réussi à transposer votre énergie sur scène en studio. Pouvez-vous m’en dire plus sur le processus d’enregistrement ? Pourquoi et comment avez-vous choisi de traduire cette énergie ?
Tallulah : Je pense qu’il nous est arrivé tellement de fois de jouer des concerts et que des gens viennent nous voir après en disant genre : « Wow, j’adore votre musique ! Mais en vous voyant en live… Ça m’a vraiment marqué ! Vous aviez tellement d’énergie ! » et « En tant que trio, vous êtes vraiment convaincants et c’est vibrant et stimulant. »
Je pense que faire un album qui sonne plus brut et plus comme le trio que nous sommes, c’est quelque chose que nous avons toujours voulu faire. C’est juste une question de trouver les bons producteurs qui comprennent vraiment ça. Et nous avons eu la chance de travailler avec Catherine Marks et Steph Marziano ensemble. C’était leur première collaboration ensemble.
C’était super de travailler avec elles parce qu’elles ont apporté le meilleur des deux mondes. Steph a un esprit un peu plus pop, et Catherine est plutôt l’opposée en studio. Donc, avoir ces deux univers qui se rencontrent a fait qu’on a joué la majorité de l’album en live, ce qui a vraiment permis à tout de s’assembler parfaitement.
US : En parlant de live, quels groupes vous ont le plus inspiré ?
Tallulah : Je ne dirais pas que c’est le groupe qui nous a le plus inspirés, et on ne sonne pas du tout comme eux, mais Opus King. Ce groupe en live… Leur présence scénique est juste incroyable pour moi ! Ils sont tellement talentueux en tant que musiciens. Le chanteur… on a presque peur de lui, mais dans le bon sens du terme, c’est super stimulant.
Je pense qu’ils sont géniaux et leur show est incroyable. Je les ai vus plusieurs fois. La première fois c’était à Tunbridge Wells, dans un petit endroit au Royaume-Uni, et il n’y avait presque personne. J’étais là, « Oh mon Dieu, c’est qui ce gars ? C’est fou ! »
Lola : Beaucoup de groupes avec qui on a tourné sont de très bons performers. Comme Frank Carter, il est vraiment excellent. Il met tout dans sa prestation, sa voix et son interaction avec le public. Et se connecter à ses fans, je trouve ça important. Ouais, il était vraiment top.
Queens of the Stone Age sont toujours bons en live. Leur son est tellement juste. Quand un groupe joue ensemble autant de fois, on le ressent vraiment, ça se transmet. C’est aussi quelque chose de vraiment important.
Alfie : En grandissant à Brighton, c’est… s’inspirer en voyant ce que font tes amis, choper des astuces et des trucs. Apprendre en observant plein de gens. Tu ressens un peu de compétition, mais sans que ça soit trop non plus, tu vois ? C’est vraiment cool d’être inspirer par ses amis.
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US : Quelles sont vos autres sources d’inspiration ? En trouvez-vous dans d’autres médias ? Qu’est-ce qui alimente votre écriture ?
Tallulah : Oui, à 100 %. Je vais dire l’art, mais je n’ai pas vraiment d’artistes que j’adore particulièrement, et je ne suis pas très calée en art. Je pense que c’est plus dans les ambiances de la vie, certains endroits et la façon dont un objet peut être posé sur une table à côté d’un autre. Ça peut être une source d’inspiration pour une chanson.
Ou juste l’esthétique des choses, je trouve ça inspirant. Le changement des saisons, si tu pars du printemps, qui devrait être stimulant, ce changement fait que tout le monde se sent un peu sur les nerfs, un peu angoissé, même si c’est plus positif… Je trouve ça aussi inspirant. Je veux vraiment commencer à lire plus de livres. J’ai commencé un livre hier. Je dois faire ça pour élargir mon vocabulaire, parce qu’ensuite, je pourrais expliquer tout ça beaucoup mieux si j’avais les mots.
US : Et en termes d’inspirations musicales, comment ça se passe quand vous vous retrouvez en session ? Comment créez-vous votre musique ?
Lola : On essaie toujours de trouver la meilleure manière pour nous d’écrire de la musique. C’est différent à chaque chanson qu’on écrit, mais on fait beaucoup ça sur l’ordinateur chez moi. Normalement, je viens avec un riff, ou Tallulah vient avec un riff, et on le présente à l’autre pour voir ce qu’elle en pense. Puis, l’autre ajoutera une autre partie.
On enregistre un peu, on pose ça, et on emmène le tout en répétition avec Alfie. Ensuite, on joue tout ensemble, on fait quelques enregistrements sur téléphone et on essaie de peaufiner la structure au maximum. On rentre chez nous, on écoute et on revient dessus.
Tallulah : C’est le truc qui marche pour nous. Trouver un petit riff ou une progression d’accords, puis se dire « Oh, je veux que cette chanson ressemble à cet album de Radiohead« . Je pense que parfois, je peux perdre confiance en une chanson. Et là, Lola, je pense que c’est sa ruse, mais elle va me dire : « Oh non, ce passage de guitare, ça ressemble à St Vincent, c’est trop cool ! ». Là, je me dis « Ok, cool ! ». On avance comme ça, pas pour copier les idées, mais en se disant « Ok, on veut que cette chanson ait un côté fluide et que ça sonne comme ça, comme cette chanson de tel album », et ça nous inspire.
US : J’ai lu que vous avez travaillé avec une équipe entièrement féminine pour cet album. C’était une décision consciente ? Une heureuse coïncidence ? Comment ça s’est passé ?
Tallulah : C’était une pure coïncidence. On a d’abord travaillé avec Stella de Warpaint sur les deux premières chansons qu’on a enregistrées, qui sont les deux acoustiques. Ça s’est fait parce qu’elle et Courtney sont venues à notre premier concert aux États-Unis. On s’est retrouvés, elles ont aimé le show. La fois d’après, quand on est retournés aux États-Unis, on est allés chez elle. On ne savait pas que ces chansons seraient sur l’album, c’était juste pour essayer.
Lola : On n’y est restées que deux ou trois jours.
Tallulah : Quand on est rentrés, on a commencé à écrire avec Steph. On avait été assez têtus sur l’idée d’écrire avec d’autres personnes, mais elle s’est intégrée et ça a vraiment donné l’impression qu’elle faisait partie du groupe pendant un moment. Et on voulait faire l’album avec elle, mais on parlait aussi avec Catherine à ce moment là. On a eu une réunion avec Catherine, et elle a dit : « Pourquoi je n’appellerai pas Steph ce soir pour voir si elle veut qu’on fasse tout ensemble ? »
Et ça s’est fait naturellement. Ce n’était pas « On veut juste des femmes ». Elles étaient les meilleures pour le job. Je pense qu’on n’aurait jamais choisi de travailler en fonction d’un genre particulier, mais c’était cool. Ça a vraiment été un moment empowering. Je suis super contente que ça se soit passé comme ça.
Lola : Oui, si toutes ces personnes avaient été des hommes, on les aurait choisis quand même. Exactement pareil. Ce sont juste des gens super bons. Et elles ont toutes travaillé sur des albums qui sont influents pour nous. Bien sûr, Stella aussi. On adore Warpaint !
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US : Ça montre que l’industrie évolue. D’ailleurs, y a-t-il quelque chose que vous aimeriez voir changer ? Vous pensez quoi de l’état actuel de l’industrie ?
Tallulah : Je trouve que tout est incroyablement cher dans l’industrie musicale. Et, tu sais, à moins d’être signé sur un label, tu ne peux pas te permettre de partir en tournée, tu ne peux même pas louer un van. Tu ne peux rien te permettre. C’est super dur pour les artistes de pouvoir enregistrer, tourner et vivre. Ensuite, tu finis par travailler tellement… Tellement d’artistes sont surmenés !
Mais je suppose que c’est pareil dans plein d’industries. Il manque juste de l’argent et des financements. Même les gros artistes disent « On doit annuler notre tournée, c’est beaucoup trop cher », ce qui est juste fou ! Je ne sais pas comment ça va être possible pour certains groupes de continuer…
US : Effectivement… Mais, malgré tout ça, quelle est la suite pour HotWax ? C’est quoi vos projets ?
Lola : On a une tournée en Europe et au Royaume-Uni. Ça commence après-demain, ce qui est vraiment cool ! Ça va être super ! On est plutôt nerveux. C’est notre première vraie… enfin, on a fait la tournée en magasin, mais c’était dans des disquaires. Là, c’est notre première vraie tournée en tête d’affiche. On va jouer l’album. Et on a un groupe qui s’appelle The Pill qui va être en tournée avec nous, c’est vraiment cool. On les a rencontrés l’autre jour. Et ouais, ça fait un an qu’on n’est pas revenus en Europe, donc c’est vraiment super.
US : Cool ! Y a-t-il un endroit excitant que vous aimeriez visiter pendant la tournée, si possible ?
Alfie : On va jouer dans de nouvelles villes, c’est sympa, surtout en Europe. Oh, et Hull.
Lola : Hull, Stockton-On-Tees…
Alfie : Ouais, on va jouer dans des petites villes au Royaume-Uni, qui sont assez cools aussi, mais on va aussi jouer à des endroits comme Anvers.
Lola : Berlin, on n’y est allés qu’une seule fois.
Alfie : Ouais, on n’est allés à Berlin qu’une seule fois, on n’a joué à Cologne qu’une seule fois. Et ouais, surtout en tournée en tête d’affiche, faire des concerts en tête d’affiche en Europe, c’est un grand pas, en vrai. C’est excitant ! Mais j’ai hâte de retourner en Allemagne. J’aime bien l’Allemagne.
US : On arrive déjà à la dernière question. Quels sont vos premiers souvenirs musicaux ?
Tallulah : On m’a posé une question similaire l’autre jour. Ça m’a fait réfléchir… Mon père me chantait cette chanson. Je crois que c’est la version d’Elvis de I Love You Because. Il la jouait à la guitare, avec quelques accords, quand j’étais petite, pour me mettre au lit. Je me souviens de ça. Quand j’entends cette chanson, ça me fait un flashback!
Lola : Je me souviens d’aller chez mes grands-parents et mes oncles répétaient. Je restais derrière la porte et écoutais pendant des heures, puis j’espérais pouvoir aller jouer de la batterie. Quand j’avais environ quatre ans. C’est ça mon souvenir.
Alfie : Mon père avait juste un petit lecteur de mini-disc dans sa voiture. Je me souviens toujours de l’ordre des chansons ou d’être excité pour un mini-disc spécifique, ces boîtiers en plastique bizarres dans sa voiture. Je me souviens de les mettre dans l’emplacement du lecteur. Mais après, une fois que j’ai grandi, je choisissais toute la musique et je disais « Non, je veux cette chanson, celle-là ». Mais c’était vraiment de la musique étrange. Je ne pouvais l’écouter que quand on allait aux leçons de natation.
US : Une dernière chose à dire à nos lecteurs ?
Alfie : Allez acheter l’album !
Lola : Oui ! Merci d’avoir lu !
Merci à HotWax pour leur temps et pour avoir répondu à mes questions ! Et merci à Camille pour m’avoir aide à organiser l’interview. Leur album, Hot Shock, est disponible sur Bandcamp!
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: HOTWAX
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