Waxploitation Music Corp
Sortie : Juin 2009
Le producteur visionnaire Danger Mouse (alias Brian Burton), le musicien tortionnaire de Sparklehorse, Mark Linkous, et le réalisateur iconoclaste, David Lynch, ont mis leur folie respective en commun le temps d’un album en noir et blanc, et tout un dégradé de gris entre les deux. Bienvenue dans la nuit noire de leur âmes…
Ce disque aurait très bien pu figurer dans la rubrique « Bizarreries », puisque il est le projet nébuleux de trois barges notoires, à savoir ; Danger Mouse (le producteur fétiche de Gorillaz, entre autres), Mark Linkous de Sparklehorse, et ce grand malade de David Lynch.
Ici, Linkous écrit, Danger Mouse produit, Lynch fait des photos pour le livre accompagnant l’album, et une liste d’invités longue comme le bras (Wayne Coyne des Flaming Lips, Iggy Pop, Jason Lytle, Julian Casablancas, Suzanne Vega, Vic Chesnutt, Black Francis, Nina Persson, etc) vient compléter ce tableau improbable.
Si vous êtes un rien déroutés, c’est normal… et c’est fait pour… Soyez les bienvenus dans l’univers sonore intense, sombre et fantastique de Dark Night of the Soul !
Les ambiances accrochent, envoûtent, s’enchaînent et ne se ressemblent pas… L’auditeur passe sans ambages de la pop acidulée ou psychédélique, à du rock urbain déprimé, et du blues rock ténébreux traversé de gimmicks électro.
L’opus exhibe des mélodies tarabiscotées où chaque titre semble avoir été taillé sur mesure pour l’invité vocal… même Lynch pousse la chansonnette (!), notamment sur l’inquiétant (mais très réussi) dernier morceau, “Dark Night of the soul”. Le tout n’est pas très cohérent, mais qu’importe !
Cette bizarrerie est vendue sur Internet, accompagnée d’un livre et d’un CD vierge pour télécharger soi-même l’album (www.dnots.com).. un concept étrange qui a bien failli ne jamais sortir des tiroirs du producteur à cause de différents avec la maison de disques (EMI) qui était censée éditer le projet, mais qui s’est rétractée pour d’obscures raisons (commerciales, très certainement).
Un album bizarre, donc.. mais on en attendait pas moins de la part de Lynch.