G.O.O.D. Morning / G.O.O.D. Night
G.O.O.D. Music/Module
Sortie : Juin 2009
Alors qu’une journée ne compte que 24h pour vous et moi, celle de Kanye West doit sûrement en compter le double, étant donné que pas un mois ne se passe sans que ce dernier ne sorte un nouveau projet. Ce mois-ci, c’est un double album concocté avec le rappeur/poète, Malik Yusef, qui sort sur son propre label, G.O.O.D. Music.
De prime abord, l’association entre l’exubérant «super-producteur ultra-fashion», Kanye West, et le «street poet» citant Shakespeare parmi ses influences, Malik Yusef, semble franchement étrange… mais bon, pourquoi pas. Après tout, les lascars sont des amis de longue date.
Pour cette première sortie essuyant les plâtres du label de West, G.O.O.D. Music (l’acronyme de «Getting Out Our Dreams» ; sortir de nos rêves), une foule d’artistes ont fait la queue pour mettre leur grain de sel (et leur nom) sur ce double album du duo West/Yusef. Entre autres, on recense Adam Levine des Maroon 5, Michelle Williams des Destiny’s Child, Twista, KRS-1, Common, John Legend, Jennifer Hudson, et la liste s’allonge, s’allllllonge.
Avec ses 30 pistes divisées en deux CDs représentant chacun la moitié d’un cycle de 24h (”Dawn“: l’aube/ “Dusk” : le crépuscule), G.O.O.D. Morning / G.O.O.D. Night tenterait presque de se faire passer pour une sorte d’hip-opéra conceptuel, alors qu’il s’agit en fait d’une simple combinaison des paroles spoken-words du diplômé en «Def Poetry Jam», Malik Yusef, combiné à des chutes de studio de Kanye West.
Ceci dit, avouez qu’avec de tels géniteurs, on était en droit de s’attendre à un rap de haute volée !
Or si le rappeur/poète-pouette jouit d’une belle réputation, il convient néanmoins de mettre en bémol à ses prouesses… car ce qui distingue les rimes de Malik à du «rap ordinaire» est, en fait, un point discutable, tout comme le sont ses thèmes de prédilection, d’ailleurs, qui varient entre l’argent, le sexe, la fête, le sexe et encore le sexe… comme dirait son mentor (Shakespeare) ; « to bite or not to bite, zizi ze qWESTion ».
Aussi, en guise du bon beefsteak de rap «dans-ta-face» auquel on rêvait en mettant le disque sur la platine, on se retrouve avec un brouet rap’n’b tiédasse, mièvre sur les bords, et écoeurant à la longue… une déception dure à digérer !
Les points forts de l’album (oui, il y en a quand même !) sont les titres disposant des (échantillons) vocaux de West (”Magic Man” et “Promise Land”).. ce sont d’ailleurs les seuls moments qui semblent indiquer sa présence.
En fait, l’étendue de la véritable participation de West sur ce double album n’est pas très claire, et son crédit en tant que producteur exécutif ne semble pas tout à fait justifier la place de son nom sur la pochette… si n’est dans le but de booster les ventes.