Counter/Ninja Tune
Sortie : Juillet 2009

Michael Johnson vit-il sur une autre planète ? À en croire la pochette de son album, oui. Un portrait tout droit sorti du film, La Planète Des Singes... de même que sa musique, d'ailleurs. Son projet musical nommé, Ape School (l'Ecole des Singes), s'apparente davantage à une expérience scientifique qu'à une simple galette pour nos soirées canapé.
La jaquette est intrigante et le disque, une fois inséré, offre un voyage dans une autre dimension. est un O.M.N.I (objet musical non identifié).
Mélange d'indie pop-rock expérimentale, il a été entièrement réalisé à partir d'un "Moog Modular Synthesizer", un de ceux qu'utilisaient les Yes ! ou encore Jean-Michel Jarre.
Tout droit sorti de la tête de cet homme-singe, le produit est encore plus surprenant qu'il est original.
Après un premier album solo enregistré sous son vrai nom (Nonsense Goes Mudslide, sorti en 2004), Michael Johnson s'essaye à un tout autre style. Brouillant les pistes et les codes du genre, il nous livre une pop planante voire psychédélique. L'instrument analogique lui permettant tous ses délires et expérimentations. Du laboratoire mélodique au bricolage sonore, bienvenue dans l'ère du one-man-band !
Anti-conformiste, la musique de cet ingénieur du son est avant tout éthérée. "Wail To God", "That's OK", "My Intention", "It's Over" ou encore "Underground", font partie des excellents morceaux de cette soucoupe sonnante. Faciles d'accès, aériens et envoûtants.
Le hic, c'est que le scientifique n'a pas su s'arrêter. À force d'expériences et d'effets sonores en tout genre, il est resté coincé dans la 4e dimension et on ne le suit plus. Les digressions trop poussives de "Caveman VS Canary" et de "Rip Together, Rip Apart", par exemple, entachent largement ce projet, perdu dans un trop-plein d'effets "zarbis".
Et lorsque l'aventurier du son s'attaque au rock, c'est malheureusement raté, "Deathstomp" et "Floridian Grime" sont des titres à irriter nos tympans peu enclins à ce genre de trips "musicalo-cosmiques".
Entre épuration et surcharge harmonique, l'artiste est talentueux mais il doit encore travailler. Minutieux aussi, mais avec une fâcheuse tendance à trop s'écouter.
Dommage.