Power
Boys Noize Records
Sortie : octobre 2009
Comme son nom le suggère assez clairement, Boys Noize est un «garçon bruyant» qui affectionne par-dessus tout surcharger sa zic de blips épileptiques, de bips cardiaques, de beats syncopés, de distorsions psychédéliques et de sons «twiqués» à mort. Son dernier album offre de nouveau un bel aperçu de son goût immodéré pour le bidouillage électronique.
L’Allemand Alex Ridha (mais appelez-le, Boys Noize) ne fait pas dans la demi-mesure et encore moins dans le minimalisme. Non, son truc à lui, c’est plutôt l’électro bien chargée, la surenchère de sons tarabiscotés et de bruits étranges, ou plus précisément, ce que l’on appelle la «power electronic banging techno»… une dénomination alambiquée qui colle parfaitement au style de musique. Concrètement, si son appart ressemble à sa musique, alors ça doit être un beau bordel chez lui (mais un bordel minutieusement étudié, nuance !). On l’imagine aisément vivre dans un atelier de mécanicien encombré de scies à métaux, de fers à souder, de visses, de boulons et de ressors rouillés, et on le voit d’ici prendre sa caisse à outils pour bricoler un disque sur son établi… bref.
Deux ans après l’album, Oi Oi Oi, qui avait fait grand bruit dans le milieu des jeunes «headbangers à casquettes flashy et baskets fluo», le DJ allemand a reprit son exploration sonore limite putassière et remet une couche de patterns déglingués et de textures expérimentales.
Dans la continuité du premier album, Power enchaîne les titres massifs truffés de beats incendiaires, de fréquences triturées et de mille et une autres aberrations sonores savamment orchestrées.
Le résultat est donc encombré et carré (”Nerve”, “Trooper”), violent et fantasque (”Transmission”, “Drummer”), tendu du string et dansant (”Kontact Me”, “Starter”), mélodique et martial à la fois…
En clair, Power assène 12 titres de techno ultra efficace qui ravira les amateurs de gros son qui tabasse, les adorateurs de fouillis sonore élaboré, et les kids crispés de la mâchoire.