Last Look At Eden
EAR Music
Sortie : Septembre 2009
Europe vient de sortir son troisième album de la décennie. Si, si !!! Et pas dans une formation totalement refondue ! Avec les mêmes qu’à la grande époque. Juste les cheveux plus courts et un look moins fantaisiste. Musicalement, ça reste du hard-rock de bon père de famille. C’est costaud et ça tient la route.
Que celui qui n’a jamais écouté “The Final Countdown” en boucle dans sa chambre me jette la première pierre !
Certes, Europe, avec son hair-métal guignolesque et ces pochettes tragiquement mémorables, reste imprégné de son image kitsch. Il n’empêche, les suédois ont influencé une ribambelle de groupes d’hard-rock et de métal et demeurent un classique incontournable de l’histoire du rock. Et si leurs récents albums sortent dans un anonymat relatif, ce n’est pas parce que ce sont leurs moins bons, loin de là…
Coté pochette, ils ne se sont toujours pas améliorés. La pomme, c’est le coté Eden (bien que le fruit défendu n’ait jamais été défini comme tel dans la genèse) et les picots autour, c’est peut-être bien le côté SIDA (parce tout le monde à appris à l’école qu’un virus, c’est une grosse boule pointue). Bref, Europe jette un dernier coup d’oeil à l’Eden et ne semble pas avoir la larme à l’oeil.
Le titre éponyme de Last Look At Eden, avec ses airs grandiloquents -mais assumés- de hard-rock symphonique, rappelle les glorieuses heures de l’Arena rock. C’est puissant, fastueux, avec pleins de violons dedans. Et on a beau dire, Joey Tempest est un excellent chanteur.
Sortis de cette première chanson, qui vous donne envie de vous crêper les cheveux, vous avez les droits à deux pistes de bon rock à mettre entre toutes les mains, “Gonna Get Ready” et “Catch That Plane” ; ça sonne vieux mais ça sonne bien.
Ensuite, on a LE slow pour pécho d’la hardeuse, “New Love in Town”, même si je ne garantis pas le résultat. S’en suivent des titres plus ou moins inspirés, plus ou moins ennuyeux. “The Beast” montre les dents, certes un peu élimées. “No Stone Unturned” est une excellente surprise ; les violons sont de retour avec un petit solo de guitare assez élaboré. “Mojito Girl” et “U Devil U” sont des compositions énergiques et enjouées sans être pour autant inoubliables… Et la lassitude gagne sur la fin.
“Run with the Angels” est tout mou malgré un refrain qui se veut dynamique, quant à “In My Time”, c’est du rock bluesy de bas étage, c’est long et ça sonne faux.
Sans avoir enregistré l’album du siècle, Europe a au moins produit l’un de ses meilleurs opus en s’en tenant à ce qu’il savent faire de mieux. L’ensemble est cohérent et plaira aux fans de la première heure comme aux béotiens en hard-rock. Qu’on se le dise, il n’y a rien d’anachronique écouter le groupe Europe en 2009. Ce groupe peut encore mettre la pâtée aux petits jeunes.Et arrêtez de me jeter des pierres, s’il vous plaît !