Love 2
EMI
Sortie : Octobre 2009
Air a souvent surpris en débarquant là où on ne l’attendait pas forcément et, dès l’intro de ce nouvel album, on est bien forcés de reconnaître que sur ce point-là, au moins, ils n’ont pas changés. C’est en effet sur un riff de guitare dans le plus pur style “stoner rock” que s’ouvre cette nouvelle oeuvre des versaillais aériens, mais très vite, on retombe dans un univers bien plus familier avec des grosses basses moelleuses, des claviers caressants, des voix asexuées, flutiaux et autres effets bien sentis entre deux gazouillis d’oiseaux qui nous rappellent invariablement la bande et son idéal d’un “porno soft” estampillé 70s.
Dans la continuité de leurs derniers albums, les instruments plus organiques ne sont pas en reste avec notamment des guitares “wah-wahisées” en pagaille, une vraie batterie servie par l’extra-terrestre qui leur sert de batteur depuis l’ébouriffant Virgin Suicide. Cette fois-ci, par contre, nos deux amis ne se sont pas entourés d’une brochette de guests, mais ont troussé leur nouveau petit bijou tout seuls dans leur coin.
“Be a Bee” me fait bizarrement penser à la B.O. d’un film des Charlots de la grande époque, compliment ou pas, c’est l’un des rares titres qui tire son épingle de ce jeu mollasson et, quoiqu’on ait pu en dire ici ou là, sans grande inspiration si ce n’est quelques gimmicks sympathiques comme ces marimbas synthétiques sur “Missing the Lights of the Day”, ou le saxo très jazzy du titre suivant qui malheureusement sera remplacé par une très pastorale flute.. et je ne parle pas de celle de ce beau plombier moustachu venu réparer les fuites de la châtelaine auquel la musique fait irrémédiablement penser.
“Sing, Sang, Sung” est un petit single sympathique mais assez anecdotique, et si “Eat my Beat” durcit gentiment le ton, rien de bien neuf néanmoins sous le soleil.
Finalement, ceux qui ne supportent pas nos versaillais 70s ne changeront certainement pas d’avis à l’écoute de cette nouvelle livraison intitulée, Love 2 … les autres se retrouveront avec un nouveau disque dans la moyenne basse des productions précédentes.
Rien à reprocher vraiment, quelques expérimentations sont même plutôt réussies, mais on sent que l’inspiration n’était peut-être pas au rendez-vous. …
La prochaine fois peut-être ?!