The Break Up
Discograph
Sortie : Novembre 2009
Personne ne voulait vraiment y croire, et pourtant, nous voilà aujourd’hui bien forcés de nous rendre à l’évidence… le divorce existe même au pays des Puppets ! Comme l’annonce explicitement le titre de leur nouvel album, The Break Up, le collectif berlinois se sépare, faute d’avoir trouvé un terrain d’entente entre les différents membres et d’avoir réussi à conquérir la scène hip-hop de la planète bleue.
Alors que les emmerdes semblent souvent prendre racine dans nos vies, les bonnes choses, elles, disparaissent aussi rapidement que la virginité un soir de grosse biture. Pire encore ! Alors qu’un Obispo ou une Mylène Farmer continuent à jouer à guichet fermé, les vrais bons groupes/artistes underground, eux, connaissent des temps difficiles les forçant souvent à rendre les armes… c’est à vous fendre le cœur. Mais que faire ?! Tant que Rock’n’Folk s’entêtera à considérer BB Brunes comme la 7ème merveille du rock et que le public continuera à idolâtrer les étudiants de la Star’Ac, il n’y aura pas grand chose à faire pour relever le niveau… juste à croiser les doigts pour que les VRAIS BONS artistes «non-mainstream» ne jettent pas tous l’éponge pour se reconvertir en producteurs véreux ou en critiques de musique frustrés !
Enfin bref.. Puisque toutes les bonnes choses ont une fin (souvent prématurée), The Break Up signe donc celle du collectif de marionnettes berlinoises.
Sans doute déçus par leur échec de conquérir un public manquant cruellement de curiosité et une industrie du disque trop frileuse pour miser sur des groupes anti-conformistes, les Puppetmastaz ont décidé de mettre la clé sous la porte et d’aller voir ailleurs si on y est… pas.
Tout juste un an après la tentative ratée de prendre le pouvoir avec The Takeover (lisez la chronique du disque en cliquant ici), l’album The Break Up est donc annoncé comme étant la dernière excentricité des Puppets, l’ultime chant de la marionnette, ou «l’histoire tragique d’une séparation, d’un groupe qui implose sous la pression» nous dit-on.
Les amateurs de rap familiers avec le passif du combo hip-hop/électro teuton seront sûrement dévastés par l’annonce du «break up», mais assurément enchantés par les 16 pistes de ce Break Up.
Toujours aussi éclectique, mais révélant un côté plus sombre et agressif que de coutume, ce nouvel opus navigue entre hip-hop light et heavy, entre beats Drum’n'Bass et électro épileptique (”Cliché”), entre «straight ragga» (”Put A Bug On You”) et ragga-rockabilly (”Poetry In Motion”), grime «in your face» (”J.A.Y.B”, “Getting’ Paid Spiritually”) et instrumental inquiétant (”Snuggles The Beat Makin’ Bunny”).
Les flows sont toujours aussi impeccables et l’humour au rendez-vous… La prod est toujours aussi carrée et même le vocoder sur “Masquerade” passe comme une lettre à la poste.
L’album se termine sur le sombre “Black Clouds” ; une conclusion symphonique et tonitruante qui explique en partie ce Break Up fatal.
Les Puppets sont mortes.. temporairement, en tout cas. Vive les Puppets !