Hickey Underworld
Naïve
Sortie : Mars 2009
À la première écoute, on en resterait sur le cul… ça existe encore des labels qui sortent ce genre d’album ? Un album avec des vrais gros pains dedans ! Enfin… plutôt un album avec un mec qui fait des pains avec ses baguettes… non, pas un truc genre Live Aid ou dans chaque CD on aurait glissé un pain à renvoyer au plus vite à Addis Abeba.. non, juste quelques trucs à la batterie qui choquent l’oreille de l’auditeur assez régulièrement.
On s’apprête à vite ranger le disque dans les caves encombrées du rayon hard/emo-core, mais quelques mélodies entêtantes reviennent familièrement nous hanter, et puis cette voix… puissante, enragée et déchirée, noyée de saturations… comme la gratte, d’ailleurs.
Alors on y retourne et on se renseigne un peu. Loin d’être manchot, le batteur de nos 4 amis belges pratique un jeu rythmique basé sur le quatre quart (ou un truc comme ça, “comme pour la valse” me précise un ami viennois qui s’y connaît), qui peut surprendre au début, mais qui donne une folie et une originalité indéniable aux compos excellentes de cet Hickey Underworld.
Le rapport avec la valse s’arrêtera là, car côté musique, c’est plus à un incroyable croisement entre Deftones , pour le chant et la puissance, At the Drive In, pour le son et la folie furieuse de certains passages et leurs compatriotes de dEUS pour les mélodies toujours bancales mais qui restent immanquablement gravées dans la tête sans que l’on ne puisse jamais deviner ce qui va arriver dans les secondes qui suivent.
Àchaque écoute surgit un petit truc malin qu’on n’avait pas forcément capté la fois d’avant, une touche orientalisante à la guitare par-ci par-là (genre “Love Buzz” de Nirvana), une rythmique méchamment new-wave sur d’autres titres (à la Bahaus), bref aucun des 10 titres qui composent cet album hyper cohérent et diversifié n’est à jeter, et il y a fort à parier qu’en attendant de pouvoir contempler ce rouleau compresseur mélodique sur scène, le single “Blonde Fire” se sera fait une belle place au soleil.
Au panthéon de la musique belge, il convient dorénavant de placer Hickey Underworld aux côtés des monuments que sont Johnny, Plastic Bertrand, Confetti’s ou Annie Cordy… ou dEUS si vous avez un goût plus sûr.