What We All Come To Need
Southern Lord Records
Sortie : Octobre 2009
Comment expliquer ce qu’est l’océan à quelqu’un qui ne l’a jamais vu ? Comment décrire la puissance tranquille de ces masses liquides phénoménales qui, en petits mouvements apparemment aléatoires, donnent naissance à de prodigieuses forces déferlant sur les côtes ? Le fracas d’une houle qui vient se jeter violemment contre les falaises ?
L’énergie dégagée par l’addition successive de couches en apparence inoffensives mais qui, mises l’une au-dessus de l’autre sur un rythme lent et pesant, se dotent d’une puissance destructrice imparable ? Cet alliage de sérénité et de force ? Comment décrire tout cela avec des mots ?
Avec des mots, l’exercice est a priori impossible, mais en musique c’est sans doute l’exploit auquel se livre Pelican sur ce quatrième album, What We All Come To Need.
De lourdes et sereines couches de riffs métalliques ondulant au grès d’une rythmique lente mais avançant inexorablement vers la grève.
À l’exclusion d’un anecdotique dernier titre chanté, le tout est entièrement instrumental donnant dans un heavy post-rock dont l’intérêt ne retombe jamais tant chaque seconde est exploitée pour laisser grossir les vagues qui, une fois la traversée du morceau effectuée viennent mourir dans un fracas de batterie ébouriffant sur le mur (de guitares) d’une falaise. Les titres défilent limpidement accrochant immédiatement l’oreille sans jamais se répéter.
En résumé, avec ce nouvel album, Pelican frappe un grand coup dans le petit monde du rock instrumental, préférant l’énergie et l’efficacité aux expérimentations noisy pas toujours évidentes de certains de ses congénères.
Hautement suggestif et addictif, le groupe offre la musique parfaite pour méditer sans s’endormir…comme le spectacle sans cesse renouvelé d’un océan déchaîné.