Hundreds Of Lions
Righteous Babe/Ryko
Sortie : Janvier 2010
A propos du précédent album d’Erin McKeown, un commentateur citait la chanteuse: “«J’espère juste que les gens qui aiment la bonne musique, quelles que soient leurs préférences, apprécieront ce disque». Avec un minimum de goût, ils devraient.”. À croire, alors, que je n’ai que très peu de goût quand il en vient de la chose musicale.
En effet, s’il faut reconnaître à la demoiselle quelques bonnes idées mélodiques et un talent de multi-instrumentiste indéniable, la plupart des titres inspirent surtout l’ennui d’un matin frisquet de décembre, ce qui est de saison, vous en conviendrez. Mais à force de vouloir sans doute friser la perfection, la demoiselle a plutôt tendance à rendre ses compos glaciales.
Si elle se dit inspirée de Radiohead, c’est plutôt du coté des plagiaires multiplatinés de Coldplay qu’il faut aller chercher la source d’inspiration du premier titre de ce (très) long album, Hundreds Of Lions. “You, sailor” semble ne jamais devoir finir, titre acoustique où vraiment, il ne se passe rien et où, une nouvelle fois, la recherche de la perfection et du dépouillement poussent à la glaciation sans âme.
Cette âme qui fait que Tori Amos est écoutable, manque ici cruellement et même certains clins d’oeil appuyés à Judy Garland, sa mère spirituelle, ont souvent tendance à tomber à l’eau.
Évidemment, la scène folk pop US est plutôt encombrée et c’est tout à l’honneur de la demoiselle d’avoir su y survivre pendant 10 ans et d’en avoir tiré sept albums assez inégaux (ce qui veut dire que le très bon peut faire suite au très moyen, et inversement), mais c’est là tout l’enthousiasme que l’on pourra montrer.
Signée sur le label d’Ani Di Franco (Righteous Babe), il est dommage que les qualités évidentes de compositions de la demoiselle ne soient pas mises au service de titres plus personnels et moins froids (en termes de production).
Évidemment, c’est un avis personnel et par-là même totalement partial, mais en ce qui me concerne, je passe mon chemin.