Train to Salvation
Bad Reputation
Sortie : Novembre 2009
Eric McFadden sort ses albums tellement discrètement que l’on passe facilement à côté. La grave erreur !! On ne badine pas avec les chefs-d’œuvre du Monsieur. Train of Salvation, comme tout ses disques, c’est du bonheur en galette. Alors, si vous êtes amateurs de bonne musique, ouvrez grand vos oreilles.
Dans le monde de la musique, pour classer les artistes de manière pratique, il existe deux cases infaillibles : “surestimé” et “sous-estimé” (ou “overrated”/”underrated”, quand on veut se la péter anglophone).
C’est facile et arithmétique, il suffit de faire le rapport entre le talent et le succès, et à ce petit jeu, il est un californien qui pulvérise les scores des génies ignorés, c’est Eric McFadden. Car là encore, la planète se divise en deux : il y a ceux qui adorent McFadden, et ceux qui ne le connaissent pas.
Heureusement pour nous, le brave Eric aime la France -le label Bad Reputation n’y étant pas pour rien-. On raconte même qu’une confrérie de fanatiques se réunit de temps à autres autour de leur gourou dans de petites salles parisiennes. On colporte aussi qu’il y a des enfants … Bigre, mais qu’est-ce qui les attire bien chez ce bonhomme… Sa belle voix caverneuse ? Son foutu talent à la guitare ? Ses superbes compositions ? Son charisme scénique ?
L’écoute de son dernier disque, Train To Salvation, ne déroge pas à la règle : on s’attend forcément à la perfection, mais on ne peut s’empêcher d’être bluffé à chaque chanson.
Ça commence par une musique de troubadour, “That’s How I Know I’m Here”, avec de l’accordéon. Ça continue sur une ballade violonée. Puis une instrumentale digne d’un ghetto ashkénaze. Puis le magnifique “Drive”. Puis, puis, puis… et puis de la putain de bonne zik à l’envie.
L’instru acoustique “Percival” pour achever vos convictions de bon guitariste. Une chanson dédiée au fils de Patrick Chesnais, “Where’s Ferdinand”.
McFadden surfe sur les styles avec une facilité déconcertante. Train to Salvation est un album que l’on écoute avec plaisir à tout moment de la journée, quelque soit sa compagnie. Y’a pas à dire, ce mec est un cran au-dessus de tout le monde.
Un jour, peut-être, les “gens” [cette masse informe, grouillante et dépourvue de bon goût] prêteront à McFadden l’attention qu’il mérite. Peut-être aura t-il du succès. Peut-être même qu’il sera tellement adulé qu’on lui balancera un étiquette “surcoté” au front avec le dédain qui s’impose … mais ce jour béni n’arrivera jamais, soyons réaliste.
Alors, à défaut, vous êtes ardemment invités à rejoindre la confrérie le 26 mars, au Café de la Danse de Paris. Vous ne regretterez pas !