Poussière
Booster Prod/Discograph
Sortie : Mars 2010
Le violon sans doute.. Oui, ça doit être ce violon lyrique qui fait que, dès le départ, on pense à Louise Attaque. Puis le chant, quelque-part entre Raphael et Benabar, quelque-part dans la mouvance de cette nouvelle chanson française. Organique, la musique de BaliMurphy l’est sans aucun doute avec ses orchestrations un peu western trépidant sur lesquelles le violon virevolte dans les pas de ses lointains cousins bregoviciens et leurs acolytes cuivres (”J’hésite”).
Louise Désir ? Noir Attaque ? Un peu de tout cela derrière ces histoires de ruptures, de questionnements sur les vies que l’on mène, d’introspection et de petites tranches de vie, insomnies et doutes nocturnes.
Quand le ton s’apaise (”Minuit”) et que vient jouer un accordéon lointain épaulé, toujours, par des cordes mélancoliques, on se reprend à songer a un Raphael désabusé et, point d’orgue sans nul doute, le morceau décolle, attiré par la lumière au bout du long tunnel de la vie, mais bien vite la réalité pesante reprend le dessus.
À tout cela s’ajoute des pointes de neo-folk, à la, selon l’expression consacrée, Sixteen Horsepower, western hexagonal hante nocturne…forcement.
Piano bastringue, par-ci (”Les Allumettes” et son emprunt à Louis Ferdinand Céline), cuivres balkaniques (”Le Totem Du Progrès”), accordéon baloche, violons baladeurs, les orchestrations toujours bienvenues, n’ont pour but que de dresser un décor adéquate à ces histoires d’ex qui sont “plus belles sans moi”, ces doutes sur cette société du bonheur consommant qui finira de toute façon dans un trou pour manger les pissenlits par la racine.
Avec ses textes très dans l’air du temps (coach personnel, fen shui, etc…), oui il y a (malheureusement ?) du Benabar dans les textes et la diction de BaliMurphy, mais on préférera surtout retenir la variété des climats, des orchestrations et le don des compos évidentes dès la première écoute, le tout sous le patronage homogénéisateur d’un Louise Attaque, on préférera retenir tout cela pour affirmer qu’avec Poussière (son second album), BaliMurphy fait une entrée remarque dans la cours minuscule des “groupes français à suivre” qui ont autre chose à proposer qu’une redite inférieure de ce qui se fait de l’autre côté de l’Atlantique.