Black Light
Cooking Vinyl/PIAS
Sortie : Février 2010
Issu de l’explosion de la musique danse au début des années 90, Groove Armada est depuis lors resté égal à lui-même et fidèle aux attentes d’un public friand de ses grooves électroniques entêtants. Depuis At the River, le duo a néanmoins choisi de s’éloigner des ambiances feutrées des lounges pour se mettre en danger en explorant d’autres directions, d’autres vibrations.
En l’absence d’un chanteur à temps complet, et donc, d’une figure de proue vieillissante, le duo londonien (composé de Andy Cato et Tom Findlay) a plutôt tendance à bien vieillir… voire même à prendre un «coup de jeunesse». En effet, avec ce sixième album, Groove Armada a décidé créer la surprise en ne se limitant pas à faire du Groove Armada (à savoir, des titres chill out avec quelques pointes de ragga par-ci par-là), quitte à faire grincer des dents certains de leurs adorateurs.
Avec Black Light, Tom et Andy ont donc ouvert leurs horizons, se sont laissés séduire et pénétrer par de nouvelles influences afin d’élargir (et rafraîchir) leur répertoire… enfin !
On passe ainsi de l’Italo-disco (notamment avec The Human League sur “Cards to Your Heart”), à l’électro-rock saccadé (en compagnie de Nick Littlemore de Empire Of The Sun, sur le sombre “Warsaw” ou le menaçant “Not Forgotten”), de la pop des années 80 (”Cards To Your Heart”) au punk-funk et à l’électro-skank (avec la vocaliste du groupe RGBs, SaintSaviour, qui pousse la chansonnette en duo avec Jess Larabee – de She Keeps Bees- sur “Time And Space”, et Ben –de Fenech Soler- sur “Paper Romance”), de berceuse house (comme “History” avec Will Young) à des vibes et guests improbables (comme l’illustre Bryan Ferry sur “Shameless”).
En clair, Black Light englobe la musique danse dans son ensemble… avec, comme d’habitude, une liste d’invités longue comme un annuaire téléphonique. Alors évidemment, ça part un peu dans tous les sens, de manière un peu décousue et chaotique parfois. C’est déroutant, sans être fondamentalement déplaisant.
Comme le dit Andy, « c’est un peu comme manger un KitKat et de s’apercevoir que c’est entièrement fait de chocolat ; ce n’est pas ce à quoi on s’attendait mais c’est une bonne surprise ».
Ben moi, tant qu’il y a du chocolat, ça me va.