One-Armed Bandit
Ninja Tune
Sortie : Janvier 2010
La dernière sortie en date du label Ninja Tune est celle du collectif à géométrie variable, Jaga Jazzist. Le combo norvégien qui sévit depuis près de 15 ans, revient une fois de plus sur les étales des disquaires avec son étrange et indémodable mélange d’instruments et d’électro «trip-hop-isante», et prouve par la même occasion que l’on peut très bien être un One-Armed Bandit sans pour autant être un manchot.
Discret depuis l’album, What We Must, sorti en 2005, le collectif Jaga Jazzist signe avec One-Armed Bandit, un retour intéressant bien que «difficile d’accès»… (admirez l’euphémisme !)
Pour ce sixième opus, Lars Horntveth et sa bande de joyeux zicos ont repris leur recette musicale à base de titres instrumentaux slalomant entre jazz-rock (“Bananfleur Overalt“), post-rock (“220 V / Spektral”), électro zarbie (”Toccata”), et moult autres influences… et n’ont évidemment pas lésiné sur la quantité d’instrumentation et d’arrangements, diffus, sinon confus…
Contrairement à la pochette très épurée, les compositions, elles, sont très denses, et donnent du fil à retordre aux cuivres qui doivent jouer des coudes pour se frayer un chemin entre des claviers ultra bavards, les guitares dévergondées, une batterie impétueuse et d’innombrables sonorités synthétiques et, il faut bien le dire, plutôt bordéliques.
Le format assez long des morceaux (seulement huit titres en 50 minutes), permet de développer des constructions sonores évolutives, et donne à chacun des neufs multi-instrumentistes l’opportunité d’exercer son savoir-faire.
Alors bien sûr, il faudra à l’auditeur un certain de temps d’adaptation et faire preuve d’une attention soutenue afin d’appréhender ces compositions encombrées comme le périphérique un vendredi soir… une complexité qui sera aussi bien en mesure de piquer la curiosité des uns que de décourager les autres.
Un disque qui se mérite, ou qui irrite.