Masta Killa

Publié le 13 mars 2010 par Zikaddict

Live


Gold Dust Media/Nature Sounds
Sortie : Mars 2010

De tous les membres du Wu-Tang Clan, Masta Killa est de loin le plus discret, le plus mystérieux… et le moins prolifique. Alors bien sûr, lorsque le gars consent à lâcher un album, toute la presse est suspendue à ses rimes, la communauté du hip-hop tend l’oreille et sa flopée d’admirateurs retient sa respiration. Eh bien, le voilà enfin son troisième album solo ! Mais en bon partisan du moindre effort qu’il est, Masta Killa ne s’est pas trop foulé en sortant un live… mais quel Live !

Eglin Turner, aka Masta Killa, est le dernier des neuf membres du Wu-Tang à s’être lancé dans une carrière solo, et le seul à sortir des albums à un rythme d’escargot hémiplégique, à raison d’un disque tous les 36 du mois de février -les années bissextiles, uniquement- … l’avantage étant que l’on a peu de chance de se lasser ou de choper des acouphènes.
Son deuxième opus, Made In Brooklyn, étant sorti en 2006, on était presque légitimement en droit de s’attendre à un troisième album en bonne et due forme… mais c’était sans doute lui en demander un peu trop. Notre attente et nos attentes se voient aujourd’hui récompensées par un album live… c’est toujours mieux que rien me direz-vous, d’autant qu’il s’agit d’un live de premier choix !
Il est vrai que les albums live perdent souvent de leur mordant en éparpillant leur énergie dans une profusion (sinon une confusion) de sons «live» (dah !) et une surenchère de vocaux parfois brouillons qui, au final, parasitent davantage l’écoute plutôt qu’ils ne l’enrichissent. Heureusement pour nous, ce n’est pas le cas de ce Live.
Bien que la tracklist ne présente aucune réelle surprise (du premier titre, “Mystery Of Chessboxin”, au dernier, “Triumph”, Masta Killa nous balance une série de «classiques» tirés de son propre répertoire – en grande partie de son premier album, No Said Date – ainsi que de celui des autres membres du Clan, notamment de l’album Only Built 4 Cuban Linx de Raekwon, et Liquid Swords de Gza/Genius)… bien qu’il n’y ai aucune GRANDE surprise, disais-je donc, il faut reconnaître qu’il n’y a rien à redire sur la sélection des titres, l’enchaînement entre les morceaux et la progression de l’ensemble sont irréprochables, les guests vocaux déchirent (Inspectah Deck, Gza, Startel, Streetlife Prodigal Sunn), et la qualité du son, étonnamment bonne pour un live (les beats auraient toutefois supportés d’être un peu moins compressés), met en valeur le flow clair et tranchant du rappeur.
On retrouve également les traditionnels samples de sons «kung-fu» (qui sont, rappelons-le, l’une des marques de fabrique du Wu-Tang), histoire de vous mettre un bon coup de tatane derrière les oreilles !
Alors certes, Masta Killa ne s’est pas trop crevé la paillasse en nous gratifiant de ce Live d’à peine 40 minutes, n’empêche qu’il nous fait prendre notre pied, ce qui n’est pas donné à tout le monde…