Jucifer

Throned in Blood

jucifer.jpg
Nomadic Fortress/Alternative Tentacle
Sortie : Avril 2010

Si la première décennie du millénaire a vu les duos rock se multiplier, la deuxième devrait être fatal au concept un gars/une fille, usé jusqu’à la corde. Le dernier Jucifer est l’exemple parfait de l’inspiration en bout de course. Dommage, car on les aimait bien.

Imaginez le chant guttural d’un porcinet égorgé, accompagné de riffs lents, patauds et sans originalité. Ainsi va l’album Throned In Blood, d’un Jucifer méconnaissable.
À la rigueur, c’est rigolo cinq minutes… Mais ça devient vite lassant quand ça s’étire sur neuf longues chansons.
Pourtant, le duo vagabond a su prouver sa valeur au fil de ses précédent albums.
Que ce soit avec des titres Shoegaze, Noise, Indy, voire Black Metal, Amber et Edgar ont toujours su varier leur style. À la fois stone, violent, et mélodique, il y en avait pour tous les goûts.
Leur album concept, L’ Autrichienne, d’il y a deux ans, était même considéré comme une franche réussite par beaucoup. On trouvait toujours sur leurs disques quelques braillages métalleux mais, en guise d’interludes viscéraux, ça passait bien.
Mais là, sur ce dernier album, la consternation est totale… À tel point qu’on se demande au bout de deux pistes si on écoute bien le bon album. Mais non, malheureusement, c’est bien Jucifer !
En y mettant de la bon volonté, on apprécie le début du disque pour sa rapidité et le jeu de batterie d’Edgar. Mais ça devient vite lent et indigeste. Le jeu de guitare est lamentable et ne rattrape pas l’absence totale de créativité. Les titres s’enchaînent, plus ratés les uns que les autres, et on se demande sincèrement s’ils n’étaient pas drogués au moment de l’enregistrement.
Seul la dernière piste, “Armageddon”, est en chant clair, un peu comme une bouée de sauvetage après le déluge ; on trouverait presque ça bien, si seulement ce n’était pas une auto-reprise de leur “Fleur de Lis”.
Jucifer est un bon groupe, et il le restera. Mais il aurait vraiment du s’abstenir pour le coup.
Ce disque est sans aucun doute leur plus pourri, et, n’ayons pas peur des mots, c’est une belle bouse.

Bonnes affaires MP3 electro


pub