Titus Andronicus

The Monitor

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XL Recordings
Sortie : Mars 2010

Le punk-folk est l’un des styles musicaux dans lequel on fourre souvent tout et n’importe quoi. Pourtant, quoi de mieux pour définir ce groupe du New Jersey qui s’époumone sur des mélodies traditionnelles avec une rythmique d’enfer ?

Dans l’esprit, Titus Andronicus, c’est du rock indé aux reflets punk et à l’arrière goût celtique, avec un penchant manifeste pour les pistes bien longues (sept / huit minutes) et déstructurées. Une sorte de Trail of Dead à la sauce Dropkick Murphys. Ou comme de la chanson à boire plus sobre qu’il n’y paraît.
“A More Perfect Union” résume à elle seule cet album, par ailleurs anecdotiquement inspiré par guerre de Sécession… ça part dans tous les sens, ça braille, ça rugit, ça pète les riffs façon Dinosaur Jr. (un truc du genre “Feel the Pain”), ça se calme et ça reprend en chœur avec une tartine de guitares. Et puis ça enchaîne directement sur la deuxième piste qui nous répète jusqu’à plus soif que “the enemy is everywhere“.
À la troisième chanson (”No Future Part III”, qui répond logiquement à ce que qu’on trouvait sur l’album de leur début), on comprend qu’on ne retiendra aucune mélodie ni aucun tube de ce disque, mais plutôt une conception festive, populaire du rock, un truc qui joue des coudes pour se faire entendre.
D’autant qu’avec de “Richard III” ou “Theme from Cheers”, ça sent encore plus le chouchen. Sans biniou mais forte en gueule, la bande à Patrick Stickles se révèle une version noisy de Shane Macgowan, et avec des dents. Sur d’autres pistes, ils se la font plus inspiré et plus lent, mais le résultat est aussi plus ennuyeux, à l’image de l’interminable “To Old Friends And New”.
Et quitte à faire long, l’album se termine sur les 14 minutes de “The Battle Of Hampton Roads” (bataille à laquelle à participé le cuirassé Monitor, d’où le titre de l’album et les mecs bizarres de la pochette…) et pendant laquelle on l’a enfin, notre coup de cornemuse, frénétiquement accompagnée de guitares et de roulements de tambours.
The Monitor est un très bon disque, du moment qu’on prend de son temps pour l’écouter. Titus Andronicus n’est pas le genre de groupe qui se laisse comprendre en 30 secondes.