Brothers
Cooperative Music/Nonesuch Records
Sortie : Mai 2010
Les Black Keys ont une “fan base” tellement énorme qu’ils peuvent bien se passer de tous coups de pouce promotionnels. Mais quand un album atteint un tel degré de perfection, on est obligé d’en parler. Car en sortant des sillons de leur blues-rock habituel, Carney et Auerbach s’élèvent au niveau Rock’n Roll Hall of Fame.
Si vous êtes un admirateur de la première heure du duo de l’Ohio, vous risquerez d’être un poil déconcerté par ce nouvel album, mais vous finirez bien par le vénérer.
Si vous aimiez The Black Keys mais que vous trouviez leur style trop répétitif à longueur de disques, vous adorerez sur le champ Brothers.
En à peine une décennie et cinq albums, plein d’EP et divers projets “à-côté”, le duo de l’Ohio s’est ancré comme un groupe solide dans le paysage rock international. Et quand ils combinent leurs talents déjà reconnus à une créativité débridée, ça donne une galette de 55 minutes, stylistiquement hétérogène (mais pas qualitativement), avec moult tubes et chansons vachement agréables.
À la fois blues, psychédélique, soul, garage et complètement stoner, les Black Keys tirent dans tous les sens sans que cela choque, avec un brio et une inspiration qui leur permettent de se passer quasiment de la guitare distordue coutumière.
“Everlasting Light” et “Next Girl” sont les deux chansons qui claquent le mieux sur ce disque, mais c’est aussi l’arbre qui cache la forêt car tout ce qui suit est également excellent.
“Tighten Up”, avec son changement de rythme magistral à une minute de la fin, “Too Afraid to Love You” avec son intro au clavecin, le très bluesy “Unknown Brother”, ou la reprise monumentale de “Never Give You Up” … on serait tenté de tout citer tellement la production est tonitruante.
Niveau paroles, The Black Keys s’inspirent comme toujours du meilleur sujet qui soit, les filles : “My next girl will be nothing like my ex-girl” … rien que pour ça, le disque mérite tout plein d’étoiles.
Bien entendu, on espère tous que cet album n’est pas l’apogée de leur carrière et qu’ils continueront à nous asperger de bonne musique pendant de longues années.
Dans tous les cas, on détient l’un des disques de 2010.