Ninja Tune/PIAS
Sortie : Juin 2010
En piochant les éléments qu’ils aiment dans le hip-hop, le jazz, le funk, la soul, l’électro et les soundtracks de film 60′s, puis en condensant le tout en un son riche et varié, The Herbaliser ont mis au point une recette musicale à la fois puissante et intelligente. La mixture d’Herbal Tonic recense tous leurs ingrédients de prédilection, pimentés des vocaux de «super guests»… Une galette à consommer sans modération.
Après une petite escapade sur le label berlinois, !K7, le duo londonien, The Herbaliser, réintègre aujourd’hui leur bercail canadien, Ninja Tune, au moment où celui-ci souffle ses 20 bougies.
Depuis leur premier album, Remedies, sorti en 1995, jusqu’à leur dernier, Same As It Never Was, en 2008 (sans parler des deux opus réalisés via leur «side project», The Herbaliser Band), les deux larrons de The Herbaliser, Jake Wherry et Ollie Teeba, n’ont cessé d’élargir leur approche musicale et de faire évoluer leur son en combinant avec dextérité tout un panel d’influences.
Outre l’étendue de leur spectre musical, le binôme a également pris l’habitude d’emprunter la voix de différents MCs et chanteuses pour mettre des mots sur leur travail sonore.
C’est en écoutant leur best of, Herbal Tonic, que l’on se rend vraiment compte de l’éclectisme de leur sélection de collaborateurs (comprenant des rappeurs et vocalistes tous azimuts), mais aussi de leur amour sincère pour la musique « organique » et pas seulement électronique.
Ainsi, l’album alterne morceaux rappés (avec MF Doom sur le menaçant “It Ain’t Nuttin’”, Roots Manuva sur le léger et entraînant “Starlight”, et leur «vieille» collaboratrice, Jean Grae, sur l’urgent “Tee & Beer” et l’épique “Nah’ Mean Nah’m Sayin’”), morceaux chantés (avec Seaming To sur l’ultra glamour, “Something Wicked”) et morceaux instrumentaux hypnotiques (comme l’éthéré “Song For Mary”, aux lignes de cuivres très «smooth» et lignes de guitares «James-Bondesques» où viennent se poser, de-ci, de-là, quelques samples dramatiques et scratches incisifs, le schizophrénique et robotique “Gadget Funk”, les orchestraux et hyper-actifs “Ginger Jump The Fence” et “Mr Chombee Has The Flaw”, respectivement tirés des Session 1 et Session 2 de leur projet, The Herbaliser Band).
Le tout complété par un excellent remix de DJ Food, “Mrs Chombee Takes The Plunge” (secondé par PC, qui fut le colocataire de Wherry) et le titre inédit, “March Of The Dead Things”, digne d’un film noir bourré de suspens et de rebondissements.
En fait, cette compilation est non seulement un florilège de leur son alliant hip-hop-symphonique et jazz-funk électronique, mais aussi une «photo de famille» du gang d’artistes qui a participé à bâtir leur univers si particulier.
Les amoureux d’électro cinématique, d’instrumentations chaleureuses, de rap funky et grooves vintage ne pourront plus jamais se déplacer sans ce disque dans les écouteurs.