Is Or Ok
Numb Tongue/Cargo Records
Sortie : Mai 2010
C’est comme qui dirait le nouveau Beck. A 21 ans, Jonjo Feather a décidé de faire son trou tout seul, en créant tout, en jouant tous les instruments, en assumant tout. Son style pop-lo-fi n’est pas spécialement original, mais quelques excellentes pistes émaillent ce disque très accrocheur.
Une phrase m’avait fortement fait sortir de mes gonds en lisant la bio du label : “il déplore la disparition de vraies stars comme Dylan ou Lennon“. Bob Dylan, qui sort toujours des albums, appréciera d’être déjà placé en maison de retraite.
Non, mais ! Tout soupe au lait que j’étais, il fallait déjà que je me réconcilie avec ce disque avant même de commencer à l’écouter.
Et puis finalement, avec un zeste de bonne volonté, on rentre facilement dans l’univers de l’anglais Jonjo.
Il y a trop de guitare pour qu’on puisse dire que c’est de l’électro, trop de bidouillages par dessus la mélodie pour qu’on qualifie ça de pop, et pas assez de basses pour que ce soit du rock. Néanmoins, cela reste assez classiquement construit ; ce n’est donc pas de la musique expérimentale. On retombe donc dans un style proche de Beck, voire Blur.
Pour vous faire une idée de ce que Jonjo sait faire de mieux, écoutez “Taxi”, “Hypnotise Me” et surtout “Little Spark”. La mélodie vocale est parfois trop mise en retrait, mais c’est le style du gars, ça ne se discute pas.
Quant à la rythmique, elle rappelle celle des Kills par son côté synthétique et “je n’ai pas voulu embaucher de batteur, ni de bassiste”.
En tout cas, avec ces trois chansons, Jonjo Feather peut se faire une place au soleil.
Le reste de Is Or Ok se révèle par moment assez stone, par moment franchement lancinant.
Mais Jonjo Feather est un mec cool, il poursuit son trip jusqu’au bout. “Rickenbacker Baby” condense à elle seule les qualités et les défauts de l’album : c’est informe et flasque comme un ourson en guimauve, mais les riffs de guitares largués à la volée parviennent à maintenir l’attention de l’auditeur.
D’un autre côté, la guimauve, c’est bon, du moment qu’on en fait pas une overdose.