Patrice

One

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Supow Music/Because
Sortie : Septembre 2010

Quoi de neuf côté reggae/pop/folk ce mois-ci ? Well well… En tout cas, côté “Patrice“, pas de grande surprise avec son nouvel intitulé, One, qui s’inscrit dans la ligné de ses prédécesseurs. Un style unique qui fait la renommé du reggae-man allemand, entre un reggae classique, une folk entrainante et une pop juvénile. Le germano-sierra-léonais trouve ainsi son équilibre qu’il ne quitte plus depuis déjà 10 ans et 6 albums.

En Jamaïque, les rastas les plus mystiques utilisent l’expression “I & I” pour dire simplement “je”, le second “I” rappelant que l’homme est toujours soumis à l’influence de son environnement physique et spirituel.
Sachant cela, on ne s”étonne pas que Patrice, le bel Adonis du reggae teuton, et accessoirement, époux de la charmante Ayo, ait tenté d’exprimer cette idée en un titrant son nouvel opus en un seul mot : One… un titre, un mot, qui synthétise donc 12 années de carière, du reggae jamaïquain de ses débuts (Ancient Spirit, sorti en 2000), au funk yankee millésimé, en passant par la soul, le rock, le folk british et je ne sais quoi encore…Bref. Autant de styles que le jeune bellâtre apprivoisa au il du temps et de ses 6 albums hauts en couleurs.
Aujourd’hui, le timbre de voix enjôleur (et reconnaissable entre mille) de Patrice raisonne à nouveaux le temps de treize compositions, suaves et bien ficelées (comme d’hab, a t-on envie d’ajouter), formant à la fois le disque le plus éclectique et le plus homogène de sa discographie.
Pour ce faire, Patrice n’a pas hésité à réquisitionner (pour les titres grandioses, “The Maker” et “Walking Alone”) une douzaine de violonistes de l’orchestre féminin londonien Demon Strings - dirigé par Izzi Dunn - (Gorillaz, Blur), et recruter le producteur du New Jersey, Comissioner Gordon,  qui avait déjà mis la main à la pâte sur son précédent opus. Enfin, Patrice s’est rendu dans la patrie du reggae (en Jamaïque, quoi), pour solliciter de vieux complices, comme le légendaire saxophoniste, Cedric IM Brooks, et la section cuivre des Skatalites… rien que ça.
Alors bien sûr, avec de tels ingrédients, toutes les recettes sont respectées à la lettre pour que One passe bien et se digère facilement…
Le premier single de l’album (une reprise de Nina Simone), “Ain’t got no (I got life)”, est le genre d’hymne pop-funky qui vous colle à la tête et que le public reprendra sûrement pendant les concerts.
Et la suite des festivités est tout aussi délectable.
L’excellent “10 Man Down” affiche des rythmes dansant ultra “fresh”, de même que “Widggle & Rock” qui est marqué par la rapidité des riffs et du flow. On peut également citer, “Knockin’”, qui nous délivre des rayons de soleil de la Jamaïque, tout comme “Nobody Elses” où s’attardent les fameux Sly & Robbie.
Avec One, Patrice donc en force, mais toujours en douceur.

Smart Ace