Möther
Iris Music/Harmonia Mundi
Sortie : Septembre 2010
Après le succès sans précédent de mamzelle Higelin (cad, Izia), on se rend compte qu’il était grand temps que les filles du rock hexagonal en finissent avec les riffs timorés, les tunes lisses, minaudantes et «bien comme il faut». Bruitiste, chaotique et tapageur, le rock noisy/électro/punk de Pilöt va secouer les puces lymphatiques du public !
Mené par la poigne de fer d’une chanteuse au gabarie de crevette (sous amphétamines) répondant au nom bizarroïde de, a.c. LT de Selve (ou Alex pour les intimes), le quatuor parisien Pilöt est également composé de trois musiciens aussi brillants qu’inspirés ; Antoine Eole à la guitare, Victor Belin à la basse, et Thomas Hispa à la batterie.
Sacré «révélation» du dernier Printemps de Bourges, Pilöt distille sur son premier album intitulé, Möther, un venin sonore se situant entre le post-rock noisy, la pop dissonante et le punk bordélique, le tout reposant sous une couche d’électro omniprésente.
Tantôt calmes et caressants (”Zero”, “Wedding”), tantôt déjantés et bordéliques (”The Third”, “Oops”), les airs chantés dans un anglais à la prononciation approximative sont dispensés par des vocaux étonnants qui passent par tous les états (soupiré, mutin, provocateur).
Les instrumentations, parfois bruitistes, expérimentales et chaotiques (”Apache”), mais toujours soigneusement élaborées, fourmillent d’idées bidouillées qui gardent l’oreille en alerte.
“Mante religieuse” et “Colonel Moutarde” sont de beaux spécimens en matière d’étrangeté à l’énergie contagieuse, et les titres “Cheese Cake”, “Whiteman” et “Sonic” offrent une galerie de dissonances audacieuses faisant songer à l’univers bizarroïde et «dysfonctionnel» de PJ Harvey.
Une vraie bonne surprise à découvrir de toute urgence !