Mavis Staples

You Are Not Alone

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Anti/PIAS
Sortie : Septembre 2010

Affichant plus de 70 ans au compteur et une discographie qui force au respect, Mavis Staples est devenue l’une des légendes vivantes du gospel et de la soul music. La grande dame revient aujourd’hui sur le devant de la scène avec l’album, You Are Not Alone, et prouve au monde entier qu’elle n’a non seulement rien perdu de sa superbe, mais aussi qu’elle est toujours en mesure de tenir la dragée haute à toutes les lolitas à la dernière mode.

Faisant suite à l’album (alors axé autour du thème des droits civils), We’ll Never Turn Back (sorti en 2007), You Are Not Alone est le deuxième opus de Mavis qui voit le jour sous la bannière du label Anti.
Une fois n’est pas coutume, la soul diva n’a pas fait appel à Ry Cooder pour produire ce projet, mais au leader du groupe Wilco, Jeff Tweedy.
L’album, composé de 13 chansons, mêle folk et gospel traditionnel, et affiche quelques reprises savoureuses, comme une poignante interprétation du titre “Losing You” (de Randy Newman).
Mais l’opus laisse aussi de la place pour des titres uptempo bien balancés, comme l’inspiré (et inspirant), “Don’t Knock”, et le joyeux, “I Belong To the Band- Hallelujah”.
L’instrumentation est assurée par le «backing band» de Staples et compte quelques contributions « extérieures », tels que des musiciens très respectés comme Buddy Miller et Patty Griffin.
La patte de Tweedy se fait, quant à elle, sentir dans les riffs de guitare offbeat sur, par exemple, “Downward Road”, ou dans les ponctuations d’accords abrasifs de guitare électrique sur “Creep Along Moses”; mais comme toujours, c’est la voix enfumée (au ton imposant une grâce à l’ensemble) de Staples qui reste «la star du show» (comme sur le titre a capella, “Wonderful Savior”) et prend le dessus sur l’instru et les arrangements qui, en définitive, ne sont là que pour la mettre en valeur.
Si la grande majorité des titres sont réussis (ou du moins, convaincants), tous ne sont pourtant pas formidables… je pense entre autres à ”Wrote a Song for Everyone”, qui est quasiment calqué à l’identique sur “The Weight”, ainsi qu’à “Only the Lord Knows”, qui exhibe des paroles pour le moins insipides (ex : «I picked up the paper/I put down the paper»).
Bref ; un album contenant du bon et du moins bon..