Because Music
Sortie : Août 2010
Après huit ans d’existence et à peine deux après l’excellentissime Ghost Days, le ténébreux Jonathan Morali et ses quatre acolytes de Syd Matters continuent de perfectionner leur art sur un nouvel opus truffé de mélodies, aériennes, oniriques et obsédantes.
Inspiré par diverses œuvres littéraires, ce quatrième effort intitulé Brotherocean, entraîne l’auditeur dans un univers nébuleux gravitant entre profondeurs aquatiques, paysages sauvages et références littéraires disparates (les titres “Wolfmother” et “Hi Life” sont directement tirés de la lecture de Light In August de William Faulkner, “We Are Invisible” et “River Sister” furent inspirés par La Mer de John Banville, tandis que “Hallalcsillag” est le nom d’un vaisseau fantôme dans une nouvelle de Garcia Marquez).
Si Brotherocean poursuit indéniablement dans la même direction «poético-évaporée» que son prédécesseur, Ghost Days, ce dernier emporte l’auditeur dans un monde sub-onirique un peu moins folk (”A Robbery” et sa guitare folk omniprésente étant le parfait exemple de «l’exception qui confirme la règle»), plus intriguant, et parfois inquiétant.
Le «club des 5 Syd Matters» égraine de-ci de-là, au beau milieu de mélodies célestes et mélancoliques, des chœurs ensorcelants (”Hallalcsillag”) et des rythmes répétitifs, parsemés d’arrangements précieux et de touches électro expérimentales (”River Sister”), le tout chapeauté par les vocaux caressants de Morali.
On se laisse aisément enivrer par ce vague à l’âme omniprésent tout au long de cet album concis (45 minutes au compteur), et les amateurs du versant pop du quintet parisien se délecteront assurément du single, “Hi Life”, paré de touches de piano entêtantes.
Dix titres et autant d’appels à l’évasion, l’univers aux climats intimistes, tour à tour brumeux et lumineux, de Brotherocean est une invitation à la rêverie contemplative.
Smart Ace