Total Life Forever
WEA/Warner
Sortie : Juillet 2010
Après avoir mis les critiques de rock du monde entier au diapason (et dans sa poche) avec Antidotes, Foals revient sur les étales des disquaires avec son deuxième album, Total Life Foreve. Bien que ce coup-ci les avis soient un peu plus partagés, le groupe d’indie rock anglais a tout de même réussi à s’imposer dans les charts de nombreux pays.
Avec son premier opus, Antidotes, Foals avait réussi à rallier le public à sa cause en distillant un rock sibyllin sans toutefois tomber dans le piège qui consiste à tout dévoiler «au premier rencard», histoire de laisser l’auditoire sur sa faim et le faire saliver en lui laissant un goût de «reviens-y».
Produit par Luke Smith et enregistré au studio Svenska Grammofon à Gothenburg, le deuxième album du combo britannique, Total Life Forever, confirme, avant même que l’on se soit fait un avis définitif sur la (double, en édition limitée) galette, que Foals a du caractère et du savoir-faire.
Cette fois encore, le groupe ne cherche pas à tout prix à trouer le plancher avec des singles éclatants ou à miser sur une surenchère dans les effets ou dans le jeu. Foals fabrique un rock atmosphérique, sobre et efficace, ni plus ni moins. Même le chant, qui se taille ici la part du lion, semble plus posé et serein qu’avant. La tendance parfois un rien «braillarde» des vocaux du frontman Yannis Philippakis, s’est effacée pour désormais laisser place à une diction claire et apaisée. La facture même des morceaux a également évoluée, et se révèle moins évidente et accessible qu’auparavant… “grand bien lui fasse”, a t-on envie d’ajouter.
À l’image des trois premiers morceaux du disque (”Blue Blood”, “Miami”, “Total Life Forever”), Foals laisse dorénavant s’installer la mélodie avant d’accélérer le tempo progressivement. On découvre alors une réelle ingéniosité dans la structure des morceaux, avec une assurance manifeste dans le jeu des guitares (qui privilégient les accords subtils aux gros riffs rageurs et tapageurs) et de la batterie (très présente mais qui n’éclipse jamais les autres instruments).
En outre, Foals démontre une aptitude à offrir quelques moments plus calmes, comme sur les très réussis “Alabaster” et “2 Trees”.
Pour le plaisir, on citera aussi les deux singles “This Orient” et “Dirty Waves”, ou encore les titres “Spanish Sahara” et “Death Surf”, qui en réjouiront sûrement plus d’un.
Même si Total Life Forever n’a vraisemblablement pas été conçu pour faire l’unanimité et laissera certainement quelques fans de la première heure sur le carreau, l’opus n’en offre pas moins un menu copieux, consistant et agréable à l’oreille.
En clair, c’est pas mal et ça s’écoute sans mal.