Warner Music
Sortie : Septembre 2010
Pour son quatrième album studio, A Thousand Suns, Linkin Park a choisi d'amorcer un virage à quasi 180° dans sa musique, et donc, sa carrière... Délaissant (de façon radicale, ou dramatique diront certains) les grosses gueulantes, les rythmiques heavy et guitares sidérurgiques, le groupe de nu-metal californien a visiblement pris de bouteille et mis de l'eau dans son vin... un sacrilège qui ne sera probablement pas au goût de tout le monde.
J'ai envie de vous dire : Linkin Park, on aime ou on n'aime pas. Un point c'est tout.
"Lapalissade", me direz-vous. Certes. "Solution de facilité", ajouterais-je même. Surtout que moi, j'aime bien Linkin Park... avant, surtout.. et même encore maintenant, finalement.
Je dis "finalement", parce qu'au départ j'avoue avoir été "un peu" déroutée ("euphémisme", oui) par la nouvelle tournure qu'a pris le son de Linkin Park... un sentiment que partagera sûrement tous leurs fans de la première heure, j'imagine.
Parce que, au cas où vous n'ayez pas encore posé une oreille sur le dernier album de la bande à Chester Bennington et Mike Shinoda, autant vous prévenir tout de suite ; A Thousand Suns est vraiment, mais alors VRAIMENT différent de ce que vous étiez en droit d'attendre d'un album de Linkin Park (si tant est que vos attentes aient un quelconque droit de cité).Loin d'insinuer que cette dernière mouture (produite par le fameux, Rick Rubin et Shinoda) soit imbuvable -très loin de là même-, je dis seulement qu'elle un goût bizarre, au début.. ça surprend, puis on s'y fait.. on y prend goût.. peu à peu, cette saveur nouvelle, inattendue, s'insinue en vous.. grandie.. puis on est conquis, on capitule... et éventuellement, on devient accro. Comme moi, par exemple. J'en suis pas particulièrement fière d'ailleurs, surtout quand je lis les chroniques de mes confrères "critiques de rock érudits et bien pensant" leur reprochant " l'absence de chant rappé" ou encore de tomber dans " un truc basique, chamallow". Bref, à en croire les échos des différents clochers, je me dis ; de deux choses l'une : soit j'ai des goûts de chiotte, soit des goûts de fille (voire, les deux). N'y voyez aucun pléonasme ! Je dis "goûts de fille" car Linkin Park s'est littéralement métamorphosé en développant le côté "féminin" de sa force, passant alors d'une bande de gueulards surexcités et ultra bruyants en un groupe posé, rassurant, presque romantique.... tout bien comme il faut, quoi.
Le sextet californien a pris trois ans dans la tronche, et ça se sent... mais comme moi aussi j'ai pris quelques printemps, ça ne me dérange pas, en fait... ça me surprend, tout court d'abord, puis en bien, après réflexion.
On découvre ainsi que Chester Bennington est non seulement capable de s'exprimer autrement qu'en hurlant, mais que le bougre a, en plus, une voix soufflée et hyper sensuelle. On se rend compte également que le groupe a une réelle aptitude à pondre des hits en série, puisque quasiment tous les titres de l'album sont de potentiels singles en puissance.
Que ce soit du côté des ballades ("Robot Boy", "Requiem") que des titres pulsés ("When They Come For Me"), galvaniques ("The Catalyst", "Burning In The Skies"), ou des bons vieux coups de gueule (toujours aussi puissants, d'ailleurs) de Chester ("Wretches & Kings", "Blackout"), l'album A Thousand Suns pourra certes, de prime abord, en déboussoler certains et leur sembler un peu mou du genou et bof-bof, et peut-être l'est-il.. qui sait.. Mais moi, en tout cas, je l'aime bien, beaucoup même.
Na !