Yael Naim

novembre 26, 2010

Elle et lui…

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Yael Naim et David Donatien sont de retour trois ans après le succès international de leur premier album sorti dans une trentaine de pays et vendu à plus de 800 000 exemplaires.
She Was A Boy
devrait prendre le relais avec ses 13 titres étincelants et énergiques.

Rencontre avec Yael Naim sur le tournage du clip du premier single intitulé, “Go To The River”.
Question : Il n’y a plus de chansons en hébreu sur ce disque… Pourquoi ne sont-elles interprétées qu’en langue anglaise ?

Yael Naim : Je ne décide rienlorsque j’écris des chansons… ça vient comme ça vient. Rien n’est étudié ou calculé à l’avance. Je pense que c’est juste une question de période et de contexte. Lors de la création du précédent album, j’étais en pleine rupture avec quelqu’un qui vivait en Israël, la maison me manquait, je vivais seule à Paris et il y avait en moi de grandes remises en question. C’était la première fois que j’écrivais en hébreu alors que j’avais jusque-là toujours écrit en anglais. Sur le prochain disque, ça risque de changer encore tu sais… Peut-être que je chanterai en français… qui sait ?

Question : Il semblerait que tu mets un point d’honneur à ne jamais être là on on t’attend…

Yael Naim : Ce n’est pas ainsi que j’aborde les choses. Comme je te le disais, je ne prévois rien à l’avance. Mes chansons sont simplement liées à la vie que je mène au moment de l’écriture.  Si la vie change, l’écriture change et la musique aussi. Pour le premier album, on a fait les chansons pour nous, sans penser à l’extérieur, sinon on aurait certainement pas fait de ballades en hébreu ! (rires) Nous avons la chance d’être libre de les réaliser, nous ne nous privons pas et ne bridons pas notre inspiration.

Question : Après une tournée mondiale de plus d’un an qui t’a fait voyager aux quatre coins de la planète, tu as pris le temps de composer dans le calme et la sérénité ?

Yael Naim : Pendant la tournée, ça m’a fait bizarre de retravailler des chansons en sachant que peut-être beaucoup de monde allait les écouter. J’ai ressenti une pression inhabituelle. J’ai dû arrêter parce que je ne me sentais pas assez isolée. Après cette période scénique, j’ai recommencé à vivre normalement, à faire autre chose, à m’aérer l’esprit.

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Question : Tu mets ton percussionniste et metteur en son, David Donatien, toujours en avant. Yael Naim, c’est devenu un projet.. un duo ?

Yael Naim : En fait, nous nous considérons simplement comme un groupe. Nous avons gardé mon nom parce que ce sont des chansons qui sont très intimes. Nous réalisons les chansons à deux, nous décidons tout à deux, c’est donc vraiment une vision commune.

Question :  Comment travaillez-vous tous les deux ?

Yael Naim :  J’écris des chansons, et s’il les aime, il se connecte dessus, tout simplement. Evidemment, il nous arrive de nous engueuler pendant des mois sur des différences de points de vue musicaux. C’est dur parfois d’être dans la tête de l’autre… Mais dans l’ensemble, tout se passe de manière naturelle. Quand nous travaillons sur une chanson, il n’y a pas beaucoup de paroles entre nous, pas beaucoup d’explications non plus. J’ai beaucoup de chance que nous nous soyons trouvés.

Question : Le succès a-t-il changé ta façon d’écrire, et les thèmes de tes chansons s’en trouvent-ils modifiés ?

Yael Naim : Mon processus de création vient de l’intérieur… Je parle de la vraie vie, pas de ma vie d’artiste. La seule chose qui a dû influencer mon travail, c’est que nous avons beaucoup fait de scène et que, du coup, ça bouge plus. L’énergie supplémentaire est palpable sur nos morceaux.

Question : Vous faites la différence entre la vie et la vie d’artiste. Pour vous, la frontière doit être mince…