AfroCubism

AfroCubism

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World Circuit/Harmonia Mundi
Sortie : Octobre 2010

En 1996, Nick Gold le patron de World Circuit met sur pied un «super groupe» de musiciens cubains et maliens pour qu’ils enregistrent à La Havane. Mais à cause d’une histoire de passeports perdus, les Africains n’arriveront jamais à bon port, et les Cubains enregistrent donc seuls le disque Buena Vista Social Club que le destin conduira à un succès planétaire. Mais quid du projet originel ?…

Qu’aurait été cette interaction entre les virtuoses d’un des pays africains les plus riches musicalement et leurs alter egos de Cuba, où la musique puise ses origines en Afrique et a, en retour, largement influencé le continent source ?
Nick Gold est finalement parvenu à réunir les invités originellement prévus, avec en plus une brochette de stars cubaines et africaines, pour une série de sessions inspirées, et le grand album afro-cubain « perdu » voit enfin le jour, 14 ans après sa conception.
À la tête de l’équipe cubaine figure Eliades Ochoa, le chanteur-guitariste au chapeau de cow-boy qui chante “Chan Chan” au sein du Buena Vista Social Club. Les deux Maliens prévus en 1996 et considérés comme faisant partie des meilleurs instrumentalistes mondiaux, sont Bassekou Kouyaté, le maître multi-primé du luth n’goni, et Djelimady Tounkara, l’extraordinaire guitariste du Rail Band. Avec eux, le Grupo Patria d’Eliades, une des formations les plus anciennes et les plus appréciées de Cuba, Toumani Diabaté le génie insaisissable de la kora, Kasse Mady Diabaté le légendaire chanteur griot malien, et Lassana Diabaté un innovateur du balafon.
« C’était comme si les musiciens avaient retenu leurs idées et leur énergie pendant tout ce temps, » raconte Nick Gold qui a produit l’album avec Jerry Boys, l’ingénieur du son du Buena Vista Social Club. « Après avoir autant attendu, tout s’est mis en place remarquablement facilement et spontanément. Le groupe n’avait jamais joué ensemble auparavant mais la musique a jailli et a continué à couler. »
En cinq jours, dix-sept titres sont enregistrés, tous les musiciens jouant ensemble « live » dans une même pièce. Une deuxième session est organisée quelques mois plus tard, et il en sort neuf autres morceaux.
Le titre de l’album, AfroCubism, est très parlant : la musique ressemble à une toile moderniste d’où jaillissent des éléments cubains et africains qui rebondissent et s’entrelacent avec bonheur pour former une fresque ensorcelante. Certes, tout cela a pris du temps, mais il ne fait aucun doute qu’ AfroCubism en valait largement la peine…


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