The King Is Dead
Beggars/Capitol Records
Sortie : Janvier 2011
Numéro 1 des ventes aux USA la semaine de sa sortie, cet album est a coup sûr la plus grande réussite de ce début d’année. Habitués à faire de l’indie-rock que l’on qualifiera maladroitement de “classique”, la clique de The Decemberists embraie cette fois-ci sur du country-rock très bigarré.
Quand un groupe possède cinq multi-instrumentistes capables de manipuler tout ce qui peut émettre du son (du banjo à l’accordéon en passant le mélodica), il peut soit se transformer en un agglomérat de Rémy Bricka (ndlr : genre d’homme orchestre haut en couleurs, donc), soit devenir l’une des formations référence de la planète rock.
Pour The Decemberists, on trouvera difficilement des détracteurs pour minimiser leurs talents de composition et d’interprétation.
Certes, en ce qui concerne The King Is Dead, il faut être réceptif aux sonorités “champêtres” de la folk et de l’americana, mais comme on s’est rodé l’oreille avec Abigail Washburn, on surfe sur la mouvance cul-terreux avec le même plaisir. Et comme un fait exprès, c’est Tucker Martine, présent sur le dernier Washburn, qui a produit le disque.
Les bonnes chansons y sont légion. A commencer par le premier extrait, “Down By The Water”, qui est le genre de morceau qu’on aimerait entendre en boucle à la radio : survitaminée, entraînante, débordante d’instruments, cette chanson synthétise tout ce qu’on attend d’un tel groupe.
Comme toujours avec The Demberists, c’est Colin Meloy qui composent tous les morceaux. Et le bougre a de l’inspiration. Que ce soit avec “Don’t Carry It All”, “Rox In The Box” ou “This Is Why We
Fight”, on cherche désespérement les fausses notes et les fautes de goût. Mais tout y est parfait, spécialement les guitares et l’harmonica très Neil Young-esque.
Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette musique qui rappelle des groupes tels que Drive-by Truckers ou Po’ Girl. Et pour l’anecdote, de nombreux guests apparaissent dans cet
album; notamment le guitariste de REM, Peter Buck, et la chanteuse de
Nashville, Gillian Welch.
Le seul bémol, c’est le passage éclair que The Decemberists fait en Europe au mois de mars. Pas de dates en France … il faudra voyager vers Londres ou Anvers pour se délecter de ce groupe fantastique.