Michel Poiccard
Counter Records/PIAS
Sortie : Février 2010
C’est marqué au fer rouge par la mort du batteur et co-fondateur du groupe, Beau Velasco, que The Death Set revient aujourd’hui sur le devant de la scène. Leur nouvel album, au titre au moins aussi étrange que la pochette, est à l’image de la vie du membre disparu : “speed”, “space”, dissolue et à maints égards… désespérée.
A l’instar des histoires d’amour, les histoires de dope finissent mal, en général… trop souvent ! Les exemples vérifiant cette assertion ne manquent malheureusement pas… Jimi Hendrix, Jim Morrison, Gram Parson (membre des Byrds) , Tommy Bolin (de Deep Purple), Sid Vicious (bassiste des Sex Pistols), John Bonham (batteur de Led Zeppelin), Hillel Slovak (premier guitariste des Red Hot Chili Peppers), Janis Joplin, Kurt Cobain, et la liste s’allllllonge… jusqu’à plus récemment, un certain Beau Velasco ; le batteur et l’un des deux membres fondateurs du groupe, The Death Set, donc.
Pour les non-initiés ; petit “flash back” dans le passé (dah !), du temps où deux lascars australiens (nommés Beau Velasco et Johnny Siera), expatriés du côté de Baltimore au début des années 2000, livraient une première cargaison intitulée, Worldwide. Tout semblait rouler sur du coton pour les comparses de The Death Set, qui commençaient alors à se tailler une jolie réputation sur la scène underground. Quelques temps après, tandis que les deux amis s’apprétaient à enregistrer un nouvel album, Beau Velasco, alors camé jusqu’au trognon, finit par se cramer les derniers neurones, laissant alors le groupe anéanti… à tel point qu’il est toujours quasiment impossible à Johnny d’évoquer cette tragédie. Cependant, avec les autres membres du groupes (Daniel Walker et Jahphet Landis), Siera a néanmoins décidé de terminer ce nouvel opus afin d’en faire une célébration à la mémoire de son frère d’arme disparu. Installés à Brooklin puis recrutant un vieux pote de Baltimore, XXXchange (Spank Rock, The Kills…), aux manettes, les survivants de The Death Set ont crevé leur abcès sur Michel Poiccard ; un deuxième album dans la même veine que la précédente galette, mais où viennent s’ajouter de nouvelles profondeurs ; celle de XXXchange en terme de peps, et celle de la douleur et de la nostalgie désespérée en terme de sensibilité (”I Miss You Beau Velasco”, et “Is It The End Again ?”).
Si dans ce tableau en clair/obscur, tout n’est pas forcément tout noir, même les moments de grosses beuverires (”Chew It Like A Gun Gum”) ou de fun (”Slap Slap Slap Pound Up Down Snap”, “I Like The Wrong Way”) sont néanmoins teintés d’un léger voile de tristesse, d’une folie furieuse et d’une urgence destructrice.
On note par ailleurs les featurings de Diplo sur “Yo David Chasel” et Spank Rock sur “7PM Woke Up An Hour Ago”. Bref.
Pour faire court, Michel Poiccard flaire à plein nez le Ritalin, et ce n’est franchement pas pour nous déplaire !!