Lyapis Trubestkoy

Vesyolye Kartinki
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Soyuz Music
Sortie : Mars 2011

La Biélorussie, c’est le vilain petit canard de l’Europe, avec son dictateur et son économie d’arriérés. Pourtant, cette réputation ne rend pas justice à une population vraiment accueillante, qui peut également s’enorgueillir de quelques charmants groupes de rock. Au premier rang de ceux-ci, Lyapis Trubestkoy, dont le ska-punk mérite d’être bien plus connu.

Cela fait vingt ans que Sergeï Mikhalok compose et chante pour son groupe de Minsk. Le succès, lui, n’est arrivé qu’à partir de 98 et est resté jusqu’à maintenant cantonné aux états ex-soviétiques.
Lyapis Trubestkoy a toujours chanté en russe (à part quelques chansons en biélorusse, mais bien malin si vous faîtes la différence), et influence de fait son rock avec les inflexions de sa langue. Le résultat, c’est un ska-punk assez doux, gentillement cuivré, toujours très mélodique.
Après des débuts remplis de second degré et d’humeur parodique, Sergeï Mikhalok a mis de coté son habit de bouffon, a rasé ses cheveux, et a corsé ses compositions pour gagner en consistance.
Le résultat, c’est une multitude d’excellentes chansons, telles que Capital, Belarus Freedom ou Ogonki, que l’on retrouve en partie sur la complation Agitpop, l’un des rares disques dénichables chez nous grâce au label allemand Eastblok.
Sur son nouvel album, Vesyolye Kartinki, Lyapis Trubestkoy continue sur sa lancée. Passée la surprise du néophyte peu habitué à entendre du russe, il est difficile de ne pas tomber sous le charme de ce magnifique disque.
Que ce soit avec la ballade spirituel “Ia Veriou” ou le reggae “Africa”, que ce soit avec l’énergique “Mafta” ou le génial “Graï”, les biélorusses font mouche à tous les coups.
Citer toutes les bonnes chansons, c’est citer toute la tracklist.
Se procurer physiquement un album du Lyapis Trubestkoy relève de la chasse au trésor. Ce qui est bien malheureux, car ils ont une discographie bien plus intéressante que n’importe quel groupe de rock français.
N’hésitez donc pas à écouter, histoire de faire évoluer -s’il en est besoin- votre image de la Biélorussie.


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