Charles Blistin

Charles Blistin

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Freaksville
Sortie : Mars 2011

Entre folk dépouillé et routes craquelées à la Cormac McCarthy, le premier album solo éponyme de Charles Blastin, ancien membre des Tellers, fait souffler le vent dans une autre direction.

Né en 1986, bien longtemps après ses idoles, le jeune Charles Blistin n’en est pourtant pas à son premier aller-retour.
Biberonné - comme beaucoup de bébé rockeurs, aux doux sons et rythmes endiablés des radios anglaises, Charles s’initie rapidement au rock indie avec The Tellers, signés en 2006 chez 62TV Records (Girls in Hawaii, Malibu Stacy, Austin Lace, etc) et auteurs de deux albums remarqués par la presse belge et française.
Sûrement lassé du poum-tchak des batteries et des tournées interminables, Blistin quitte l’aventure Tellers en 2009 pour s’embarquer sur des sentiers plus personnels.
Le résultat est une échappée en solitaire qui brasse mélancolie, spleen et guitares sèches comme un été, moite et poussiéreux, à Memphis.
Enregistré sur un 4-pistes à l’abri des regards, les huit chansons dessinées sur son album éponyme, Charles Blistin, ont aujourd’hui le physique des squelettes : désarticulées, pas toujours justes, écrites en instant writing et loin des poses.
Ballades bipolaires alternant chaleur des harmonicas et errances brumeuses en arpèges, la comparaison avec le low-fi de Daniel Johnston est tentante, et les visions du mal-être adolescent jamais loin.
Songwriter solitaire, Blistin délivre une poignée de chansons à la réverbération naturelle (”Paradis”), d’autres qui feront penser aux panoramas mystiques de Vincent Gallo (”Aveu à dieu”) et un tout qui n’est pas sans suggérer un portrait de Syd Barrett, posé sur la table de chevet avec ses yeux troubles levés vers le ciel.
Mixées par Kramer, le pape de l’underground (Daniel Johnston, Galaxie 500, Will Oldham), les mélodies de Blistin gagnent en éclat ce qu’elles cachent en beauté.
Signé chez Freaksville par un heureux hasard – Miam Monster Miam cherchait les crédits du film « Story Tellers », il tombera sur le story telling du ténébreux solitaire - Charles Blistin livre un bel album de chansons franco-belges illustré par Jad Fair.
Une histoire sans vrais (pré)textes pour de longs voyages, les souvenirs en bandoulière et la tête un peu désaccordée.
Ne reste plus qu’à tourner le bouton de l’autoradio sur la bonne fréquence, puis fermer les yeux en desserrant la ceinture…