Ninja Tune/Pias
Sortie : Mai 2011
La super star de l’écurie Ninja Tune, devenue (depuis le milieu des années 90) l’un des pontes de la bidouille électronique, revient dans les bacs avec un OVNI discographique. Avec Isam, le Monsieur Bricolage de l’électro distille des mélodies atmosphériques à faire jaunir d’envie DJ Shadow, et des cuts et trouvailles avant-gardistes à débrider le maître dans l’art, DJ Krush himself. From the outter space, to your headphones.. ENJOY !
Est-il vraiment utile de rappeler qui est Amon Tobin ?!.. Car exceptés les “bleus” en électro, tous les autres connaîssent certainement le producteur brésilien (exilé en Angleterre), ou “ZE master” des bidules et bitonios électroniques qui a non seulement révolutionné l’usage du sampler, mais a aussi (re)doré le blason du breakbeat en y injectant des doses de jazz et hip-hop, sur-boostées par un arsenal technologique de pointe.
Or si ses albums Supermodified, Permutation et Foley Room siégeaient (jusqu’à présent) sans doute en pole-position dans la playlist de tout amateur d’”électro-hybride débridée” qui se respecte, le nouvel opus du gars, Isam, les détrônera certainement tous en deux beats et trois tours de pistes… pour peu que vous ne soyez pas fermés au changement.
“Celui qui attend les breaks jazzy devrait aller voir ailleurs. On est en 2011 les gens, bienvenue dans le futur”, prévient tout de go Tobin.
Pour son nouvel album, le bricolo de l’électro a donc décidé d’innover sérieusement et de ranger au grenier sa panoplie de vibes “acid jazz” chères aux fans de la première heure. Alors évidemment, cette (r)évolution fera forcément son lot de frustré(e)s, mais qu’importe ! Mieux vaut laisser quelques récalcitrants au progrès, nostalgiques mal embouché(e)s & autres adeptes du “c’était mieux avant” (mais qui, dans 5 ans, crieront au génie !) à la traîne, que de laisser moisir son talent et brider son inspiration ! Ainsi, au lieu de vendre son âme au diable “commercial”, Amon Tobin a définitivement juré fidélité aux dieux des beats, et sans mauvais jeu de mots, il fallait avoir des corones… des couilles, quoi !
Quoi qu’il en soit, nous voilà donc en présence d’un nouvel album.. radicalement nouveau, même, et bougrement jouissif, qui plus est. “J’aime l’idée de jouer des instruments futuristes qui n’existent pas, des instruments construits avec un haut niveau de détail mais finalement joués très mal” explique le savant fou (du son)…
Ceci explique donc cela !
Le “sound designer” a définitivement lâché les freins et laissé partir en roue libre son génie créatif, son grain de folie visionnaire et ses penchants pour les expérimentations de (et, à la) pointe. La recherche sonore a clairement été poussée à son paroxisme, donnant ainsi naissance à un chaos d’une précision chirurgicale… à faire grincer des dents de plaisir n’importe quel horloger suisse.
Cela faisait longtemps, trop looongtemps, qu’un album d’électro ne m’avait pas donné un tel orgasme…
Oh Amon, you did it again !