juillet 24, 2011
Le fond et la forme (d’un coeur brisé)…
Imany, en swahili, ça veut dire ; l’espoir, la foi… La jeune femme porte assurément bien son nom puisque la plupart des gens qui l’ont découverte grâce à son EP 5 titres, Acoustic Sessions, ont depuis lors, une foi en elle inébranlable.
Cette grande et belle chanteuse comorienne conjugue l’art des mélodies simples et toujours émouvantes à une présence troublante et puissante.
Son album, The Shape Of A Broken Heart, propose 12 chansons en anglais, entre déclaration d’indépendance et bouffées créatives…. elles sont là pour clamer haut et fort que la jeune femme ne se résume pas à une seyante apparence… mais aussi (et surtout) à une folk soul sensuelle et nostalgique où se dépose une voix rauque et glamour.
Question : Tu as eu une enfance rigoureuse parce que ton père militaire était intransigeant avec ses enfants… Est-ce que cela te sert aujourd’hui dans la musique ?
Imany : Oui, vraiment. Dans la musique, malgré ce que peuvent penser les gens, il faut quand même avoir de la discipline, il faut svoir se remettre en question, écouter les directives et les conseils des gens qui ont de l’expérience. Il faut aussi en tirer le meilleur et parvenir à en tirer une chanson. il faut autant de rigueur que d’ouverture. L’éducation dans la discipline, ça aide au moins à savoir gérer toutes les situations.
Q : On a l’impression que tu abordes la musique comme tu abordes le sport. Y a-t-il la même astreinte disciplinaire ?
Imany : Tu as raison… La musique, c’est un peu comme un sport. Je suis une ancienne sportive et je me suis dit que je ne pouvais pas entreprendre un marathon sans un échauffement. Comme je ne venais pas d’un milieu artistique quelconque, il a fallu que je passe par les étapes obligatoires, comme les cours de chant et écrire des chansons, les jeter à la poubelle, en écrire d’autres, encore et encore… J’ai vraiment adopté la technique de sportif. Je me suis beaucoup entraînée. Quand je faisais du saut en hauteur, je constatais qu’il y avait l’entraînement et la pratique, mais le jour de la compétition, il fallait oublier tout ça. Dans la musique, c’est pareil, il faut aussi laisser le mental faire et votre destinée pendre les choses en main.
Q : Tu as fait beaucoup de scène avant de sortir ce premier album…
Imany : Oui, c’était ça l’entraînement principal pour être aujourd’hui très à l’aise. Cela nous a permis de développer notre son, d’étoffer notre répertoire et aussi de jouer et chanter de mieux en mieux.
Q : Comment t’es-tu préparée pour ce que tu vis aujourd’hui ?
Imany : La manière dont j’envisageais les choses quand je suis arrivée à Paris, c’était de se fixer de petits objectifs. On ne s’est jamais mis la barre trop haute, mais avec mon manager, ma soeur, nous nous sommes fixés de petites étapes. À chaque fois, on a réussi à passer à l’étape suivante… Du coup, les délais que nous avions prévus ont été respectés.
Q : Professionnellement, as-tu confiance en toi ?
Imany : Non, je suis perpétuellement pleine de doute. J’ai quand même la chance d’être super bien entoure et quand je doute, on en parle entre nous. Je n’aime pas rester dans cet état-là trop longtemps, donc j’essaie de trouver des solutions rapidement. J’avais de graves problèmes de confiance en moi au départ et j’essaie de les dompter.
Q : Dans ta jeunesse, ta culture musicale était très éclectique. Pourquoi t’es-tu tournée vers la soul en particulier ?
Imany : Ma culture musicale évolue selon les rencontres que je fais. J’aime bien les voix à caractère et il faut qu’il y ait un texte qui me touche. Petit à petit, je me suis sentie proche de la musique soul. Mais si tu écoutes bien l’album, tu remarques que je ne me cantonne pas à un genre ; c’est aussi très folk. Je voulais surtout marquer une certaine intemporalité et toucher le plus de gens possible.
Q : Tu chantes des histoires qui te concernent et te touchent de près… des histoires de femmes libres à forte personnalité…
Imany : J’interprète des histoirs personnelles, mais il y a aussi des histoires qui me touchent moins personnellement. Au fond, tu sais, les histoires humaines sont assez communes. On vit tous à peu près la même chose. Une rupture se vit pratiquement de la même manière pour tout le monde.. La douleur, c’est la même en tout cas. Toues les femmes peuvent se retrouver dans mes chansons.
Q : Es-tu une féministe ?
Imany : Je ne sais pas ce que c’est d’être féministe… Moi, je défends jsute la cause des femmes. Je suis pro-femmes, mais je ne sais pas si c’est cela être féministe… Je suis pour que mes petites soeurs et mes petites nièces tiennent debout toutes seules. Attention, je ne suis pas anti-mecs non plus ! Je veux juste que les hommes et les femmes soient sur le même pied d’égalité… et je me battrai pour cela toute ma vie !