S.c.u.m

Publié le 04 octobre 2011 par Zikaddict

septembre 29, 2011

Again Into Eyes


Mute Records
Sortie : Septembre 2011

S.C.U.M fait une entrée remarquée avec son premier album, Again Into Eyes, mais leur son s’est infiltré dans l’inconscient collectif bien avant d’être achevé et donne déjà l’impression d’être gravé dans le cortex cérébral. Titubant entre disco futuriste et pirouettes sonores carnavalesques, frôlant le désespoir avant la rédemption, l’album regorge de mellotron, de choeurs d’un autre monde, et révèle la capacite du groupe a faire des mélodies réfléchies, étranges et captivantes.

Lorsque Thomas Cohen (chant) et Bradley Baker (machines) se sont rencontrés en 2008 et ont baptisé leur groupe, The Society for Cutting Up Men, ils ont aussitôt affiché un penchant habile et désinvolte pour l’auto-annihilation. Cette volonté de s’effacer s’est poursuivie à l’arrivée de Melissa Rigby (batterie), Huw Webb (basse) et Samuel Kilcoyne (Moog) qui ont faconné leur son pour faire hurler les amplis, en no-wave électronique dominé par la basse, le tout noyé en live sous les fumigènes et les éclairages psychés.
Tandis que le paysage musical les entourant semblait s’atomiser, le quintet s’est consolidé. Ses membres ont appris a maîtris leurs instruments, sont devenus la première signature du label, Mute.
Avant le tube “Amber Hands”, extrait de Again Into Eyes, il y eut le premier single (sur le label Loog), “Visions Arise”, succès instantané, souvenir d’une phase plus dissonante et spectrale.
Après “Warsaw”, le groupe a poursuivi son périple européen, ajoutant le planant “Berlin”, “Paris” et ses couches de piano et bientôt “Athens” à la série Signal.
Les morceaux, ébauches en tournée dans des recoins ignorés du vieux continent, exposent le moteur créatif d’un groupe trouvant sa maturité et son aplomb.
S.C.U.M a eu la bonne idée de canaliser ce qui les entourait, de transformer presque inconsciemment ses impressions en MP3, d’emprunter un chemin bien éloigné de celui de la plupart des groupes.
De retour en Angleterre, le groupe a foncé tête baissée dans la pré-production avec le batteur et producteur legendaire, Jim Sclavunos (Nick Cave & The Bad Seeds, Teenage Jesus, Sonic Youth, Grinderman). Ont suivi l’écriture et l’enregistrement du premier album.
Au “milieu de nulle part” comme ils disent, ils se sont associés aux producteurs Ken et Jolyon Thomas (dont les collaborations, individuellement et ensemble, incluent Sigur Ros, M83, David Bowie, Psychic TV).
Le goût des cinq musiciens pour le psychédélique, le space-rock, l’avant-garde et les bandes-son ambient se bousculent pour former un trip-pop en équilibré entre innovation et titres donnant l’envie irrésistible de bouger le corps.
Avec Again Into Eyes, le groupe a peaufiné son talent pour fabriquer un chaos maîtrisé, fait de couches sonores intriquées et de lignes de synthé psychés.
Armés d’un disque sonnant d’ores et déjà comme un classique moderne, les anglais sont vraisemblablement prêts à faire croître de facon exponentielle leur noyau de fans cette année.

Smart Ace