Dead Men Chronicles
Capture
Sortie : Octobre 2011
Des textes poignants, des mélodies vibrantes d’émotions infusées aux crachin breton et à la bruine anglaise ; les chansons “bretonnantes” d’Alan Corbel font chavirer l’âme et remuent les tripes. Marins d’eau douce et grands dépressifs s’abstenir !
“Matheux” de son état, Alan Corbel écrit et joue de la guitare depuis longtemps, sans pour autant en faire quoi que ce soit… juste son violon d’Ingres, si l’on peut dire… et dans le cas de Corbel, on peut bel et bien le dire !
C’est l’année de sa majorité que le breton, intrigué par les instruments de musique (notamment, par la famille des violons et des violoncelles), décide alors de changer de cap et d’intègrer une école en Angleterre et se voit formé, pendant quatre ans, à la lutherie…. voila ce qu’on appelle un virage, un vrai !!
Lorsqu’il revient en Bretagne, il tourne dans un groupe de slam, « Les triporteurs de mots ». C’est alors qu’il fait une rencontre décisive : Soazig Le Lay, violoncelliste à qui il propose l’instrument qu’il a fabriqué à la fin de son séjour en Angleterre ; celle-ci ne tarde pas à lui faire une proposition en retour : coécrire avec elle des textes en anglais destinés à son album, The Milk. Il en résultera le tandem, Megalux, d’inspiration résolument folk et un passage, notamment, aux Vieilles Charrues… Jusqu’en 2008, date du décès de Soazig.
Alan Corbel livre aujourd’hui un premier album, Dead Men Chronicles, dont le personnage principal est à l’image du jeune artiste : un nomade qui ne tient jamais le pas gagné et préfère toujours la route à l’enfermement.
Quand on l’interroge sur ses goûts littéraires, c’est d’ailleurs des indépendants et des francs-tireurs qu’il aime à citer, de Rimbaud à Perros (et non “apéro”)…
L’album Dead Men Chronicles, est en quelque sorte un bouquet d’états d’âme au sens romantique du terme : non pas de petites humeurs anecdotiques mais des parcelles de belle et profonde mélancolie. Il y a cet amour perdu impossible à évoquer, la solitude au milieu de tous, cette vague honte qui affleure quand on se croyait fier… Il y a, en somme, un naturel sombre (porté par le souvenir de quelque Elliott Smith, Jeff Buckley ou encore Bonnie Prince Billy) auquel Alan a souhaité apporter des contre-points musicaux, d’où sans doute une réalisation confiée au talentueux, Bertrand Belin : classe, arrangée sans être lisse.
Des invités bien sûr : Olivier Daviaud, Mina Tindle, Dominique Pinto, Albin de la Simone ou encore Tatiana Mladenovitch. Des sons de pièce enveloppants, de la vie capturés et mixés par Jean-Baptiste Bruhnes.
Un carnet mélancolique et pourtant bien vivant.
Un road-movie en eaux profondes.
“A sexy ride”.
Et plus encore…
Smart Ace