Android 80

Publié le 31 octobre 2011 par Zikaddict

Suburban Robot


Freaksville
Sortie : Octobre 2011

One-man band composé donc uniquement de Brian Carney, synthé cyborg du feu groupe psychédélique Poisoned Electrick Head (1986–1997), Android 80 permet à l’anglo-belge de revenir à ses premiers amours : la synth-pop des 80’s, les claviers vintage et les mélodies robotiques de Kraftwerk ou Human League.

Si le compositeur définit son projet excentrique comme « l’aventure d’un homme solitaire écoutant la voix de Bouddha », Android 80 n’en reste pas moins un projet mûrement réfléchi décrivant sur de petites touches en plastique le quotidien des nouvelles stars («Materialism is the new vision / Cause sex and drugs and rock’n’roll have sold their soul to the shopping mall» sur “Punk’s Not Dead”) ou puisant sa modernité dans le futur apocalyptique de George Orwell, 1984, une année symbolique pour Android 80, un pan de culture électronique que l’homme à tout faire honore sans nostalgie, avec un storytelling alternant popsongs digitales (”David Bowie Had A Discotheque”) et hymnes au vocoder (”We Love Drugs”) pour rassurer les membres de l’Hacienda : the party ain’t over yet.
Enfant des 80’s, Brian Carney est né à St. Helens - dans la banlieue de Liverpool - sur le morceau “Warm Leatherette” des normals, un déclic pour cet apprenti cyborg qui décide alors de troquer son cœur contre une boite à rythmes roland.
Sa première chanson ? Il la compose au retour d’un concert de the Human League puis, sur le tas, notre garçon apprend à se déguiser en observant les Residents avant de découvrir la magie des drogues dans les premières raves qui déferlent sur l’Angleterre au début des années 1990.
A cette même époque, alors qu’il erre dans les limbes d’un siècle interminable, Brian se voit décerner le titre de « plus grand ivrogne de tous les temps du festival de Glastonbury » par Michael Eavis (fondateur du festival anglais) sans savoir que vingt ans plus tard, son premier disque se lira comme une carte postale de ces années d’errance, une madeleine de Proust synthétique et décadente.
Chanteur des enragés “Ufo Goes Ufa”, claviériste de Phantom (feat. Lio) et auteur d’un premier roman publié cette année (”Take your Protein Pills”), Brian Carney ne ressemble pas aux chanteurs de radio-crochets, sa musique est sa vie et son synthé une extension de son cerveau malade.
Conçu en 2010 à Bruxelles, Suburban Robot s’écoute comme une symphonie electro-pop nihiliste, un interminable cauchemar urbain avec des mélodies acerbes et de longues plages de synthés qui dégoulinent telles une pluie acide sur la banlieue anglaise, un écho mutant aux premiers Depeche Mode avec un docteur Folamour aux manettes.