janvier 13, 2012

Glowing Mouth

Memphis Industries/Pias
Sortie : Janvier 2012

Le premier album du quintet de Brooklyn, Milagres (signifiant «miracles» en portugais), distille une ribambelle de pop songs délicieusement légères, planantes et intimistes. “Arty” tout en restant accessible, Glowing Mouth plaira autant aux hipsters qu’aux amateurs de pop lambda.

Petit retour en arrière.
En 2009, ayant écumé et usé la scène musicale new yorkaise, Kyle Wilson décolle pour une des plus froides et lointaines contrées de Colombie-Britannique (la plus occidentale des provinces canadiennes) pour retrouver un peu d’espace et se ressourcer. Alors qu’il était en train d’escalader un pic reculé, Wilson dérape et tombe… S’ensuivit alors de graves problèmes de dos et des mois d’hospitalisation.
Initialement, la blessure était assez sérieuse pour que Kyle s’imagine abandonner entièrement la musique. Mais lentement, il s’en remit et pendant ces longues journées de convalescence, inspiré par un sens nouveau de vulnérabilité et de passion retrouvée, il se remet à écrire.
De retour à New York avec un lot de morceaux, Wilson rassemble alors Fraser McCulloch (basse, chant, claviers), Eric Schwortz (guitare, chant, percussions), Chris Brazee (piano, claviers) et Steven Leventhal (batterie, percussions), avec qui il s’attèle à ce qui allait devenir l’album, Glowing Mouth.
Le premier single éponyme est un morceau épique à combustion lente fait pour les amants maudits, pulsant délicatement comme un cœur électronique.
Puis l’euphorique et bucolique “Here To Stay” a plus d’un soupçon d’ombre projetée à travers lui, tandis que les “Fright Of Thee” et “Moon On The Sea’s Gate” possèdent une sombre et hypnotique beauté.
Dans ces titres, Wilson délivre (avec une voix dont la tessiture se positionne dans le sillage des faussets du rock de Prince à Wild Beasts) des images récurrentes de plages désertes, de rayons de lumière, de chaînes de montagnes isolées et de souvenirs d’enfance.
Glowing Mouth est un disque tout en justesse et en équilibre, tant pour sa dynamique que sa théâtralité. Une belle découverte !

Smart Ace