Wzrd

Publié le 18 mars 2012 par Zikaddict

mars 15, 2012

WZRD


Def Jam Recordings France/Universal Music
Sortie : Février 2012

D’un côté, le fameux rappeur de Cleveland, Kid Cudi, de l’autre côté, le producteur quasi-inconnu et collaborateur habituel du MC, Dot Da Genius. Le binôme, curieusement nommé, WZRD, s’affranchit d’un opus expérimental “hip-rock”, ou une fusion anachronique qui ne ravira sans doute pas les fans de rock, et divisera certainement les fans de hip-hop… Un OVNI sonore qui irritera donc pas mal de tympans…

Deux ans après Man On The Moon II, The Legend of Mr Rager, Kid Cudi revient dans les bacs à disques avec un opus pour le moins surprenant.. à chercher au rayon “rock” de votre disquaire préféré (si tant est que vous achetiez encore des disques, bien sûr).
Dans sa volonté inébranlable de se démarquer et d’explorer, le trublion de la scène rap US s’est aventuré hors de son terrain de jeu traditionnel et réapparait donc là où ne l’attendait pas avec WZRD, nom du projet qu’il a échaffaudé avec l’un de ses producteurs, Dot Da Genius.
Sur WZRD, le Kid et son acolyte taquinent le registre du “rock progressif” ; une démarche certes “couillue”, mais qui frustrera assurément pas mal de monde.
Avec ses riffs de guitare ultra basiques et parfois outrancièrement répétitifs (comme sur “Efflictim” composé de deux accords grattés en boucle), il est clair que cet album ne vaudra pas tripette aux yeux, ou plutôt aux oreilles, d’un fan de rock… et avec son manque d’originalité au niveau des textes et de mordant au niveau du flow, il ne vaudra guère plus à celles d’un fan de rap.
L’opus commence pourtant assez bien avec le titre instrumental, ténébreux et cinématique, “The Arrival”, mais l’affaire se gâte très vite avec le mou du cul, limite agaçant, “High Off Life”.. et à partir de là, Cudi prend son pied à nous chiffonner l’oreille avec des mélodies et lyrics d’écolier maladroit et sans imagination.
Passés les titres lourdingues et sans grand intérêt (comme le facile “Love Hard”, ou la reprise insipide de l’excellent “Where Did You Sleep Last Night” de Nirvana), on frôle parfois l’insupportable (comme sur l’horripilant et bordélique “Dr. Pill”, ou le niais “Live & Learn”)… mais bon, tout n’est tout de même pas à jeter.. car au milieu de ce brouet tiède, certains titres (comme le single “Brake”, le nébuleux “Upper Room” et le planant “The Dream Time Machine”) valent carrément le détour, heureusement !
Si l’on salue la volonté du duo à se risquer à taquiner un genre dans lequel il n’est, de toute évidence, pas du tout à l’aise, on se demande quand même s’il était vraiment utile de sortir un album aussi médiocre juste pour satisfaire un désire d’expérimentation…