Richie Havens

avril 21, 2012

My Own Way

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Douglas Records/Socadisc
Sortie : Avril 2012

Woodstock, 1969 ; un jeune afro-américain quasi-inconnu, assis sur une chaise, seulement armé d’une guitare acoustique et chantant à plein poumon pendant près de 3 heures devant quelques 500 000 personnes, incarnera la contre-cultutre des années 60. À la suite de ce concert emblématique, Richie Havens devient alors une icône folk qui, au fil des ans, refusera de vendre son talent au plus offrant et brader son intégrité pour une poignée de billets verts. My Own Way retrace le sacerdoce artistique de cet artiste exceptionnel.

Tirés de deux LP publiés à l’époque où Richie Havens (guère plus de vingt ans au compteur) n’était pas encore l’icône de toute la génération Woodstock, les 14 morceaux regroupés quarante-cinq ans plus tard en une galette, My Own Way, montrent une autre facette de celui qui ne va plus tarder à s’imposer comme le chantre pop-folk de toutes les bonnes causes.
Pétri de l’esprit des beatniks mais aussi de soul music, fan de Fred Neil et de Nina Simone, Richie Havens choisit la voie de la folk music et marche dans les traces de Woody Guthrie…. ce qui détonne pour le moins dans une Amérique où les visions en “noir et blanc” prévalent ; pouvait-on entendre, comprendre, un noir chanter la folk, et non hanter le blues ?
Des paroles concises, ciselées, servies par une bande-son au diapason, un style qu’il ne reproduira plus jamais par la suite, ce disque recèle la vraie personnalité de Richie Havens. Ici, il n’est pas question d’essayer d’obtenir des hits à tout prix, “juste respirer l’air du temps, le bitume de New York mixé à la folk, le retranscrire !“… une force d’imprécation qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd, mais plutôt dans celle avertie d’Alan Douglas, qui en saisira toute la puissance.
Une succession de prises que le musicien enregistrera en acoustique, seul avec sa guitare, bénéficièrent pour la plupart du soutien a posteriori d’un groupe capable de booster les chansons, de leur offrir d’autres orientations grâce à cette orchestration.
Sans dénaturer l’écriture originale et l’esprit originel de cette voix gorgée de gospel et imbibée des problématiques sociales de l’époque, My Own May résume en 14 titres l’ambiance d’une époque… sweet 60’s !

Smart Ace