Roberto Fonseca

avril 23, 2012

Yo

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Jazz Village/Harmonia Mundi
Sortie : Avril 2012

Roberto Fonseca se donne à sa musique corps et âme, n’hésitant pas à se lever pour marteler son piano comme s’il s’agissait d’un instrument de percussion. Il s’empare parfois d’une caisse claire et change son groupe en «comparsa» (un ensemble de percussions qui défile dans les rues lors du carnaval), pour mieux entraîner le public dans une danse euphorique… Son nouvel album, YO, prolonge cette fête jusque sur nos platines en manque de soleil.. et de mojito.

Reconnu comme une figure majeure du jazz cubain actuel et du jazz tout court, il démontre que son horizon ne se limite pas aux subtilités de la note bleue ni à l’azur des Antilles.
Qu’il ait choisi de le baptiser de son pronom personnel « yo » (« je » ou « moi » en espagnol), et de poser sur sa pochette torse nu, les mains ouvertes vers le ciel, n’est d’ailleurs pas anodin. Sa photo délibéremment épurée, évoque une renaissance.
Aussi, ce disque inaugure plus une nouvelle étape qu’une réelle rupture. Il exprime son regard sur ses racines à la lumière de ses expériences et expose la diversité de son monde musical, toutes les idées que Fonseca gardait dans un coin de sa tête.
Si ses nouvelles compositions reprennent les thèmes d’amour et de spiritualité qui le nourrissaient déjà, Fonseca puise cette fois dans une palette sonore ample et contrastée. À la place de son habituel quintette de jazz, il développe avec YO un concept d’union entre instruments électro-analogiques et africains, orgue Hammond et luth n’goni, congas et tambour tamani, le tout combiné dans une synthèse de groove afro-cubain et de tradition des griots.
Une épopée au carrefour du jazz, des musiques traditionnelles et de la soul, une traversée de part et d’autre des rives noires de l’Atlantique ; YO nous fait voyager et découvrir un nouvel artiste, non pas qu’il ait changé mais parce que son art recèle encore bien des surprises.